La clé de chez soi, on essaie de jamais l’oublier. Quand on part en vacances, on la met dans une poche bien au fond de son sac à dos, pour être bien sur qu’elle y reste. Quand on part en weekend, on la prête parfois à des amis, pour qu’ils changent un peu d’air. Quand on part pour ses études, on la rend ou alors on la prête à quelqu’un d’autre, en gardant un double dans un coin quelque part, au cas où. Quand on part à l’inconnu, parce qu’il faut partir et qu’il n’est pas d’autre choix, on la prend avec soi aussi. Parce qu’on pense toujours #rentrer. On pense toujours rentrer vite. On pense toujours rentrer chez soi.
J’ai en mémoire ces photos de clé de maisons palestiniennes, des grosses clés bien lourdes, comme celle des vieilles caves. Ces clés qui n’ont plus jamais servi.
Les #photos de #Bradley_Secker montrent elles des centaines de clés de #Syriens qui partis avec, attendent de pouvoir réouvrir leurs #portes.
Elles sont sobres et élégantes, ces photos. On peut inventer des vies derrière les #mains. On tente d’imaginer les #maisons. Une clé. Plusieurs clés. Serrées dans le creux de la paume. Combien reviendront. Combien les réutiliseront, ces clés.
La naiveté de l’#objet au regard des photos qu’il nous a été donné de voir. Les destructions systématiques. Les immeubles à moitié effondrés. Qu’en est il de toutes ces portes.
L’objet est simple. Mais il se cache derrière tout un jeu de #symboles. La clé de chez soi. La clé du retour. La clé d’un temps qui n’est plus.
▻http://orientenmigration.wordpress.com/2014/04/20/la-cle-de-chez-soi
cc @albertocampiphoto
#migration
Sur Libération :
▻http://www.liberation.fr/photographie/2014/04/18/syrie-les-cles-de-l-exil_1000054?photo_id=638191
#objets #clés #clefs