The expatriate, un nanar défiscalisé.
Un sous Jason Bourne, tourné à Bruxelles, au menu télé du soir. On reconnaît la ville, tiens c’est bizarre. On dit localement, Bruxelles, nid d’espion d’accord mais quand même... Un peu de recherche web et hop, voilà le fin mot de l’histoire. Un film qui doit se tourner à L.A. mais qui n’a pas un radis, et hop on change le scénar et on récupère 2 millions d’euros grâce au tax shelter. Un peu de lifting et de traitement d’image et au montage, Bruxelles prend un air américain...
Quelques clics encore et hop un peu d’infos sur le tax shelter via une « société » (swim with sharks) qui vous aide à en bénéficier :
N’hésitez plus : investissez maintenant avec xx Funding !
Le tax shelter, de quoi s’agit-il ?
Créé en 2004, le tax shelter est un incitant fiscal permettant à toute entreprise de bénéficier d’une exonération fiscale de 150% du montant investi dans une production audiovisuelle.
Vos 5 avantages
-Sécurisation sur le plan financier
- Sécurisation sur le plan fiscal
- Optimisation financière et fiscale de l’opération
- Solution sur mesure
- Privilèges pour les investisseurs
(...)
Le tax shelter est un incitant fiscal mis en place par le gouvernement fédéral en 2004.
Grâce au tax shelter, votre société bénéfice d’une exonération fiscale de 150% du montant investi en Belgique dans une production audiovisuelle.
Cette exonération est toutefois limitée à 50% du bénéfice réservé imposable de votre société, avec un plafond de 750.000 euros par période imposable.
Autrement dit, votre société peut investir jusqu’à un tiers de son bénéfice réservé imposable.
Mesures fiscales en faveur de la production audiovisuelle (site fédéral)
▻http://finances.belgium.be/fr/entreprises/impot_des_societes/avantages_fiscaux/tax_shelter
Tax Shelter : La petite mort du cinéma belge ?
Le tax shelter, vous connaissez ? Voilà une excellente idée qui a fini par pourrir peu à peu le petit monde du cinéma belge. Explications. Urgence.
▻http://www.moustique.be/culture/cinema/244729/tax-shelter-la-petite-mort-du-cinema-belge
Dans les premières années du tax shelter, le petit monde du cinéma est à la fête. Les tournages affluent. Techniciens, réalisateurs, acteurs, boîtes de production : tout le monde se réjouit de l’entrée par camions entiers de ces millions d’euros.
Du coup, les Français mais aussi les Américains s’intéressent à ce miraculeux mécanisme et viennent chercher chez nous de quoi boucler leurs budgets. L’argent du tax shelter devant bien entendu être dépensé sur notre sol, Nicole Kidman tourne ainsi à Bruxelles dans Grace de Monaco, Jean Dujardin dans Möbius et Aaron Eckhart (star du Batman de Nolan) dans The Expatriate. Même la dernière production de Spielberg, The Fifth Estate sur la vie de Julian Assange, s’arrête en Belgique, en février dernier.(...) Que du bonheur ? Pas sûr...
Quand les requins prennent la barre
Attirées par cette loi idéaliste, des « sociétés intermédiaires » se sont en effet créées. Des requins, diront certains. Leur business : dénicher l’investisseur et le mettre en contact avec une production afin d’empocher une jolie commission allant de 7 à 15 pour cent. Ainsi, ces sociétés « parties en guerre pour décrocher les investisseurs » promettent non plus un rendement à 4,52 pour cent comme la loi le stipule.
Mais bien jusque 20 à 25 pour cent. Par quel tour de passe-passe ? En demandant au producteur de racheter lui-même des parts du film à l’investisseur. Manœuvre qu’il ne peut réaliser qu’en puisant dans les fonds servant à réaliser le film. Ou comment de l’argent destiné à la production file finalement tout droit dans les poches des intermédiaires et des investisseurs...