Hoʍlett

« La vie sociale tout entière gît sous mon regard. » — F. Pessoa

  • La confiance : un pilier économique, social et politique. Entretien avec Gert Tinggaard Svendsen, chercheur à l’Université de Aarhus (Danemark).
    http://www.groupechronos.org/themas/entretiens/la-confiance-un-pilier-economique-social-et-politique.-entretien-avec

    En visite aux Etats-Unis dans les années 1990 pour ses recherches, Gert Tinggaard Svendsen est assailli de questions sur le « modèle scandinave ». Les économistes l’interrogent : comment expliquer le succès économique de cette région ? La question reste d’actualité alors que la Scandinavie semble surmonter la présente crise économique. Au fil de ses travaux sur le capital social et les réseaux sociaux, Gert Tinggaard Svendsen a élaboré une théorie qui fait de la confiance la clef du mystère scandinave.
    [...]
    Avec 78% de réponses positives, les Danois apparaissent comme les individus avec le niveau de confiance le plus élevé, suivis de près par les Norvégiens, les Suédois et les Finlandais.
    [...]
    Un des résultats les plus surprenants est celui de la France, assez mal positionnée par rapport à ses voisins avec seulement 22% de réponses positives.

    Intéressant. À titre personnel, je dois dire que ce climat de défiance permanent me pèse beaucoup.

    #Confiance #Danemark #Defiance #France #Institutions #Pays_scandinaves #Politique #Social #Sociologie #Économie

    • • D’où vient la confiance ?

      Celui qui saura répondre avec certitude à cette question se verra décerner un prix Nobel ! Des facteurs historiques entrent en ligne de compte. Une histoire nationale paisible contribue probablement à créer les conditions de la confiance sociale. De même, elle est certainement liée au niveau de corruption du pays. Une nation avec des institutions publiques qui fonctionnent bien est plus à même de générer la confiance.

      Par ailleurs, la confiance s’oppose souvent au contrôle. Faire l’objet d’un contrôle est perçu comme un manque de confiance. Dés lors, les conditions d’une relation de confiance réciproque ne sont pas réunies et le contrôle peut être perçu comme une incitation à tricher. Aussi, la grande difficulté est de parvenir au bon équilibre entre contrôle et confiance. Dans ce contexte, la réduction des coûts des technologies de contrôle ne doit pas être perçue comme une incitation à y recourir davantage. Le résultat serait contre productif.

      • Comment soutenir le développement de la confiance ?

      Les Etats devraient mettre en oeuvre des réformes de confiance plutôt que de contrôle. Un retour en arrière s’impose qui accorderait plus de liberté aux individus. Les organisations bénévoles sont également un bon levier de développement de la confiance. Elles permettent de fréquentes interactions en face à face, qui incitent les parties prenantes à respecter leurs engagements. Les Etats devraient encourager et soutenir le développement de ces organisations.
      (...)
      Il s’agit alors d’une part, d’expliquer ses bienfaits, son impact sur la qualité du travail en entreprise et, sur le long terme, sa compétitivité. Cela signifie d’autre part pour les managers, de prendre le risque, progressivement, de laisser les salariés faire l’expérience d’une plus grande confiance et de diminuer le recours aux outils de contrôle.

      #RSE
      lutte contre la #corruption
      respect et responsabilisation des individus
      (bref : sortir du libéralisme)