" La Décomposition des Nations " par Leopold Kohr ( 1946 )
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Au lieu d’essayer désespérément de gonfler les talents limités de l’homme à un niveau permettant de faire face à l’énormité, l’énormité est découpée jusqu’à une taille où elle peut être gérée même par les talents limités de l’homme. En miniature, les problèmes perdent à la fois leur caractère terrifiant et leur portée, ce qui est tout ce que la société peut jamais espérer. Notre choix semble donc ne pas être entre crime et vertu mais entre crime énorme et menu crime ; pas entre guerre et paix, mais entre grandes guerres et petites guerres, entre guerres totales et indivisibles et guerres locales et divisibles.
Comme Bertrand Russel l’a souligné : L’infériorité de notre époque à cet égard est la conséquence inévitable du fait que la société est centralisée et organisée à un tel degré que l’initiative individuelle est réduite au minimum. Là où l’art a fleuri dans le passé, il a fleuri comme une habitude parmi les petites communautés qui avaient des rivales parmi leurs voisines, telles que les Cités-états grecques, les petites principautés de la Renaissance italienne, les Courts mineures des souverains allemands du dix-huitième siècle…