Blocage de sites Web, interdiction préventive de sortie de territoire, création de la notion d’« entreprise individuelle terroriste » : le projet de loi du ministre de l’intérieur présenté mercredi durcit considérablement la législation antiterroriste française. En janvier dernier, le philosophe Giorgio Agamben retournait l’obsession sécuritaire des Etats modernes pour en révéler l’axiome tacite : « Tout citoyen — en tant qu’il est un être vivant — est un terroriste potentiel. » Mais des sociétés fonctionnant sur un tel principe peuvent-elles encore être définies comme démocratiques, ou même comme politiques ?