Les concombres ou les carottes non rectilignes me semblent tout à fait normales à consommer, là, l’aubergine multiple m’inquiète, je n’ai jamais vu ça dans aucun jardin.
La plupart des gens ne savent pas reconnaitre un légume frais et vivant, donc on les engage à acheter les légumes comme des objets plastiques, modernes et neufs, et dans l’idée hygiéniste qu’ils seraient exempts de toute maladie. Ils sont calibrés et rangés plus facilement dans des boites et vendus, lavés, brillants et propres tandis que ceux avec de la terre sont dits sales, alors qu’il n’y a rien de plus normal.
Le consommateur saurait ainsi reconnaitre la tomate parce qu’elle est ronde et rouge, et pour le #goût ou les nutriments, on s’en fout, c’est censé être secondaire !
C’est dans cette ligne de dichotomie stupide qu’émerge la création marketing et anthropomorphique du légume vendu comme môche alors que manger des légumes frais c’est nettement plus important. Le consommateur va donc devoir encore rattraper les erreurs de l’agriculture intensive normée.
Mais comme évidemment on ne peut que être pour la récupération de tout gâchis, on ne peut que soutenir cette idée sous peine d’être taxé d’élistisme.
Sauf que ce marché, pensé dans la ligne des légumes « beaux » semble viser les plus démunis et les plus dévalorisés, en leur parlant du dernier refuge des môches fauchés mais vachement écolos qui auront comme rôle de bouffer les légumes exclus mais aussi dans le même temps de participer à la valorisation de ceux qui ne sont rien de plus que de la merde morte en forme et couleur de légumes …
#légumes