Hoʍlett

« La vie sociale tout entière gît sous mon regard. » — F. Pessoa

  • Un algorithme français pour prédire la qualité littéraire d’un livre
    https://www.actualitte.com/usages/un-algorithme-francais-pour-predire-la-qualite-litteraire-d-un-livre-515

    Quentin Pleplé, cofondateur et responsable technique de la maison insiste rigoureusement : « Il ne s’agit pas de remplacer notre Comité éditorial par une machine : plutôt que cette dernière serve de filtrage-assistant, dans une détection, moins de la qualité littéraire, que de l’absence de qualités. » En somme, l’ordinateur va pointer, dans les textes qu’on lui fera découvrir, des séries de critères, qui seront alors confirmés par un cerveau humain, « là où, aujourd’hui, nous faisons lire les livres reçus par cinq à dix personnes ». Un gain de temps, pour chacun.

    Non mais sans déconner...

    #Algorithme #Automatisation #Chômage #Littérature #Livre #Numérique #Robot #Travail #Éditeur_(métier)

    • Je suis sûr qu’@archiloque va nous pondre un algorithme qui prend un texte défaillant et remplace aléatoirement les mots trop simples par un vocabulaire plus varié.

    • A contrario, on pourrait imaginer qu’un livre truffé de fautes d’orthographe ou de grammaire il faille déjà le faire corriger avant de le donner à lire à un critique. Détecter ce genre de choses, et peut-être un peu au-delà les erreurs grossières qui feront qu’un critique en aura marre de lire le bouquin au bout de 30 pages, c’est peut-être aussi lui donner une seconde chance, une fois corrigé.
      En matière « artistique » (c’est-à-dire les productions protégées par des droits d’inventeurs spécifiques ? :)), je comprends que ça paraisse « dur » d’être filtré par un « algorithme », ou plus « inhumain » que si c’était fait par un abruti bien humain éventuellement peu sensible aux charmes d’un style exotique, mais ça me semble un peu la direction générale prise pour pas mal de productions « humaines » => check de base par des outils automatiques puis éventuelle analyse de plus haut niveau par des réseaux neurologiques censés être plus adaptables à l’imprévu (i.e. le cerveau humain, enfin pour l’instant)... Tiens, d’ailleurs c’est pas exactement ce qui se passe quand on débug un programme ? => si on a du bol y’a un outil qui nous dit ce qui plante, sinon faut le faire avec plus ... d’intelligence ?

      En tout cas, il me semble que c’est ce qui nous guettent un peu tous, au plus tard d’ici deux/trois générations, que de voir des pans entiers de nos productions, artistiques ou pas, gérées (produites, analysées, notées, etc.) au moins en partie par des systèmes automatiques.

      Non ?

    • oui ; les copies d’étudiants sont souvent traitées par des #algorithmes anti-copier-coller (pour ne pas parler de plagiat qui est à mon avis un autre sujet)

    • Il est vrai qu’on a d^u faire un deuil de l’orthographe pourvu que l’essence du texte soit important. Mais il se discute déjà à un certain niveau scolaire sur l’utilité de l’apprentissage de l’écriture, les petits micros sur google et autres logiciels permettant de retranscrire ce que nous disons.
      Ce qui est dommage, car l’écriture fait quand m^eme partie de la mobilité fine au niveau neurologique et ne plus savoir faire quelque chose de ses dix doigts prévoit le pire.
      Un homo sapiens devenu gros avec un gros cul et juste un grand doigt...

    • @geneghys ça me paraît idiot, en tout cas pour l’instant, qu’on arrête l’écriture, d’ailleurs non pas tant pour écrire que pour lire.
      Je trouve qu’on perd beaucoup de temps à avoir une restitution vocale d’un texte écrit par rapport à le lire (ou alors va falloir se mettre en la lecture vitesse x4 et ça développera d’autres capacités neurologiques ;)), d’autant qu’on a pas obligatoirement une lecture linéaire d’un texte (la fameuse lecture diagonale ;)).

    • @matthrog. Perso ça me fait même soucis, car si je savais lire avant de savoir écrire, il en fallait aligner des « a » et des « b » sur les cahiers avant de savoir écrire. C’est de la mobilité fine et je crois que seules les personnes qui sont atteintes neurologiquement savent la difficulté et la frustration que ne plus pouvoir écrire correctement engendre. Alors, c’est peut-être un pas en avant, mais cela veut aussi dire que l’on prépare une génération qui s’appuiera sur la technologie de pointe pour effectuer ne serait-ce qu’un bricolage.

      Plus savoir écrire, ce n’est plus savoir dessiner, etc...alors on peut lire en diagonale, mais la question va aussi se poser pour lire, puisque la machine va pouvoir lire les textes qui nous intéressent. Va falloir développer l’écoute et l’imaginaire...Purée ! Heureusement que je suis une vieille geek ;)

    • @matthrog @geneghys Ça rejoint un peu cette idée finalement :

      L’expérience Ergo Robots qui se tenait à la Fondation Cartier, a prolongé cette expérience sur comment le corps apprend d’une expérience sur l’apprentissage du langage. Dans cette installation, les robots interagissaient entre eux et avec les visiteurs pour négocier des mots pour désigner leurs environnements. Ils jouaient entre eux à des jeux de langage consistant à montrer des objets et leur donner un nom. Chaque robot agissant de la même manière, ils mettent ensuite à jour entre eux leurs modèles de vocabulaire en pair à pair… De nouvelles conventions linguistiques se forment entre eux, se cristallisent, qui leur sont propres (vidéo). Si on ajoute d’autres robots au dispositif, ils inventent d’autres conventions… En fait, comme l’explique Pierre-Yves Oudeyer dans son dernier livre, Aux sources de la parole, le corps joue un rôle central dans l’acquisition de la parole. Et on s’en rend compte grâce aux robots, qui permettent de faire du corps une variable expérimentale et de poser la question : “qu’elle est l’influence de la forme du corps dans l’acquisition du langage ?”

      http://seenthis.net/messages/190185

    • @geneghys @homlett Merci pour les réflexions et informations, c’est intéressant tout cela, je trouve.

      Sur la question de l’acquisition de la mobilité fine, je ne pense pas qu’elle passe exclusivement par l’apprentissage de l’écriture, sinon elle serait réservée aux seuls peuples suffisamment « lettrés ». Il y’a d’autres moyens de l’acquérir, et rien ne dit que la situation actuelle, qui finalement est assez récente au regard de l’histoire humaine, doit prévaloir. Bien qu’on s’éloigne de l’article initial (my fault), pour ma part je trouverai dommage de perdre la lecture/écriture parce que c’est une interface pratique et qu’elle mobilise le cerveau d’une autre façon que l’écoute et la dictée. Si à titre perso j’ai beaucoup de mal à écrire sur papier (douleurs manuelles au bout de 3 ou 4 pages, faute d’habitude j’espère) je trouve utile de pouvoir écrire au clavier tout en maintenant une « autre » activité en parallèle : réflexion, écoute de musique, autre. que je peux réaliser avec mes interfaces restantes : dans une faible mesure la vue (quand je frappe à l’aveugle, mais pas trop longtemps) et surtout l’ouie et le parler. Si je devais dicter un texte et n’être capable de le vérifier que par une synthèse vocale (à défaut de pouvoir supposer qu’il est 100% saisi de façon correcte), ce serait une sacrée perte de temps du coup. Et la réflexion me paraît moins profonde quand on est dans l’action de parler plutôt qu’écrire (enfin, c’est une impression).
      Enfin, on sait dessiner sans savoir écrire, d’ailleurs ça pourrait également être un moyen d’acquérir la motricité fine, tout comme jouer aux lego ou même faire des headshots sur counterstrike peut-être ;) (bon, ok, je provoque peut-être un peu ;))

      Ce qui me paraît le plus difficile dans tout ça c’est le fait qu’on est dans une phase d’évolution technologique très rapide depuis environ 50 ans, sur des rythmes plus courts que l’écart générationnel, et que c’est difficile de tenir le rythme et de s’habituer aux révolutions successives que ça génère. Est-ce qu’on va dans le mur ou pas, grande question, pour ma part j’essaie de nous faire confiance.

    • @Homlett, il est vrai qu’il y a le langage du corps qui est extrêmement important, mais on peut imaginer que le robot puisse aussi le montrer d’une façon ou d’une autre.
      @matthrog, l’évolution va de plus en plus vite et perso, j’ai de la peine à faire confiance en l’humain. Car il va y avoir un sacré problème à prendre à bras le corps, c’est quelle société ces avancées technologiques vont apporter à l’humanité et que vont devenir les non-riches qui n’auront pas les moyens d’avoir accès à cette nouvelle avancée. On va me rabâcher l’histoire de la première locomotive, mais là, il restait tout à faire. Mais avec la robotique partout, que vont devenir les 7 milliards de pingouins qui peuplent le monde ? Quel choix va-t-il être fait ? Sur la base de quoi ?
      C’est un problème de société majeur qui nous attend et dont nous n’avons pas encore de solution. Ou plutôt oui, il y a une solution : le revenu de base universel. Mais que d’embûches pour le faire accepter par celles et ceux qui ont du pognon....

    • Encore des robots qui nous remplacent ;) http://www.mediapost.com/publications/article/232710/tv-buying-and-selling-in-2020-science-fiction-or.html

      @geneghys A mon sens les enjeux vont au delà du revenu de base universel, qui peut être un outil (parmi d’autres). A titre perso je n’ai pas encore totalement fait mon opinion sur le sujet ;)
      Pour ce qui est de faire confiance en l’humain, en fait je pense qu’on n’a pas trop le choix, sinon il faut prévoir de rapidement mettre en place une « tyrannie » des lumières... Au final faudra bien qu’on s’en sorte. Et si ce n’est pas le cas, bin, y’aura plus grand monde pour s’en plaindre.