• Salade et autres plantes chlorophylliennes se portent très bien et seules les feuilles abîmées et nécrosées traînant sur le sol sont grignotées. Elle préfère grimper sur les bâtons, les écorces de bois recouvert de lichens, déguster les fibres des jus frais du matin, grignoter l’herbe germée des céréales sauvages de la butte (fromental, houlque, brome, avoine), broyer les copeaux de bois, grignoter les restes des champignons que je lui ramène de la forêt en espérant qu’elle ramène sous terre les spores des champignons de la cueillette de la veille ^^. Le mycocompost est à la fois pour rassasier les gastéropodes de la butte, nourrir les micro organismes et surtout aider le mycélium à développer un réseau fongique et à mycorhizer les légumes et les arbustes.
      mycocompost
      Toutes les limaces sont mycophages et détritivores avant atout. Elles s’intéressent aux plantes chlorophylliennes lorsqu’elles sont faibles, stressées, fanées ou malades, ou aux jeunes pousses. Les composées volatils que les plantes émettent en situation de stress excitent les papilles de nos éboueuses. Quant aux jeunes plants, le grignotage stimule leur croissance et la ramification ; vous n’avez pas besoin de pincer vos plantes pour qu’elles se ramifient, c’est le rôle des herbivores, des chevreuils et des limaces.

      Si votre jardin est envahi de limaces en surface, et que tous vos légumes feuilles ou racines sont dévorés, cela témoigne de :
      un manque de matière en décomposition à grignoter, ce qui est souvent le cas des jardins trop bien rangés et désherbés. Les limaces se rabattent donc sur vos plantes vertes.
      A titre d’expérience au verger à très forte humidité, j’ai fait une butte de paille avec la litière des poules, mis les grains de blé et de pois. Tous les ans, il n’y a aucun espoir de voir se développer les graines au delà du stade de plantule sur une butte de terre classique. Cette année, j’ai laissé les prunes tombées sur la butte et utilisé la paille remplie de fientes de poule comme substrat pour faire la butte. Et miracle, la butte est remplie de pois et d’herbes de blé, toutes les prunes fermentées sont grignotées par les limaces, qui descendent ensuite sous la paille pour décomposer les fientes de mes poules. Et le cycle est partie pour durer !
      _un manque de matière organique en décomposition dans le sol. Là aussi, souvent provoqué par un jardinier trop maniaque qui arrache toutes les herbes avec les racines dont se nourrissent normalement les limaces.
      un excès de matière en décomposition en surface ou d’humidité, qui les attirent et les excitent au point de noyer leur odorat entre plantes en fermentation et plantes vertes en pleine santé.
      votre végétation est stressée, malades ou infectée. coupes, tailles et tontes excessives.
      une humidité excessive du substrat, comme dans les serres.
      une faible richesse fongique de votre sol.
      il s’agit bien souvent aussi d’un manque de faune sauvage pour les réguler comme les oiseaux, les petits mammifères et les amphibiens... comme dans les serres dont toutes les musaraignes et campagnols sont chassés.

      Solutions : Si vos limaces mangent vos salades, c’est qu’elles sont affamées et assoiffées. Donnez à manger à vos limaces et laissez une coupelle d’eau. Réintégrez des algues, des lichens, des champignons, des déchets verts de fruits et de légumes. Ces détritus du jour nourriront jusqu’à plus soif vos limaces qui ne seront pas obligées de se rabattre sur vos plantes vertes. En retour, elles fournissent de la matière organique, des fertilisants, de la glomérine, équilibre le ph du sol, créer de l’humus, des galeries dans votre butte, elles mangent les racines des annuelles mortes qui libèrent le place pour les nouvelles générations. Elles permettront à la flore fongique de venir re coloniser votre sol dans les années à venir. Les effets positifs sont bien réels.

      Plus vous désertifierez le chemin jusqu’à vos salades, plus les limaces s’attaqueront à vos légumes, à défaut de compost frais.

      Leur prédateurs naturels sont les oiseaux, les carabes, les staphylins, les orvets, les serpents, les lézards, les salamandres, les grenouilles, les hérissons, les araignées, les nématodes.

      Avec un peu d’observation, regardez aussi la biodiversité de vos limaces. Si un seul type de limace est présent, regardez son régime alimentaire, il vous donnera une idée des excès et des carences dans votre sol. Si vous avez trop de limaces herbivores en surface, rééquilibrez le rapport matière organique carbonée/matière azotée, votre potager est surement trop riche en azote donc en plantes annuelles et en plantes à feuilles. Réintroduisez des matières organiques animales et carbonées, des plantes pérennes, des arbustes fruitiers, des plantes sauvages au système racinaire superficiel ou pivot sucré et protéinés etc... Récoltez ensuite des limaces détritivores et carnivores en forêt. Quelques spécimens suffisent (2 minimum) ! Pas besoin d’induire une nouvelle compétition destructrice.

      Si les escargots sont peu nombreux, les ressources en calcium sur votre terrain ou dans votre végétation sont faibles car il est essentiel pour constituer leur coquille.

      Design d’ombre et d’eau
      En design, concevez des allées et des bosquets secs ou humides pour choisir de guider les déplacements des limaces : les allées et les chemins de bois, de pierres ou des planches sont idéales. Vous pouvez les inviter à rester dans une zone en particulier, ombragée et humide du jardin, dans lequel vous laissez herbes folles, astéracées et brassicacées sauvages, plantes à grandes feuilles, mousses et compost. Et limiter l’accès à d’autres zones par des allées ou des plages de sable sur lequel elles ne peuvent pas glisser.

      Installez aussi des hôtels à insectes, une haie fruitière et une marre pour accueillir oiseaux, carabes, hérissons et serpents qui réguleront la population des limaces. Ils trouveront refuge, eau et nourriture pour s’installer durablement.

      Pensez à installer des pierres, du BRF, du compost qui va fournir une nourriture préférentielle aux limaces, plutôt que vos jeunes pousses. Plantez des annuelles dans votre verger et des bosquets de graminées sauvages, elles vont pouvoir se nourrir de leurs racines et améliorer la biomasse carbone de votre sol tout en l’aérant et en facilitant le drainage. Au verger, les limaces, les escargots comme les vers de terre ont le même rôle et sont les bienvenus. Vous pouvez même les récolter sous des planches et les mettre dans un limaxcomposteur.

      Après le lombricomposteur, le limaxcomposteur
      Nourrir les limaces plutôt que de les éliminer peut paraître fou... et pourtant, voici des applications biodynamiques incongrues au potager pour cultiver AVEC des limaces et les escargots. La clé : donnez à manger à vos limaces, oui, vous avez bien lu. A chaque limace son rôle ! STOP à la lutte contre les limaces.

      le limax compost pour végétaux
      le limax compost pour toilettes sèches
      le limax compagnonnage pour protéger vos salades.

      Vous pouvez toujours nourrir les oies, les canards, les hérissons et les crapauds de la marre si ces magnifiques petits animaux vous dégoûtent toujours autant. Les poules raffolent aussi des oeufs de limaces mais pas des limaces elles-mêmes, à cause du mucus.

    • J’imagine possible dans une région à hiver vigoureux. Ici, l’hiver dernier il a fait doux, un printemps et un été pluvieux, il y a une surpopulation ingérable de gastéropodes. Si tu laisse faire, le potager est nettoyé en deux temps trois mouvements.

    • Je trouve ça intéressant la tension entre tuer des limaces et provoquer un déséquilibre, et les nourrir pour les détourner des légumes tout en risquant d’augmenter la population.

      J’imagine que le mieux est de leur faire une oasis pas loin et de lacher les canards dessus de temps en temps, héhé

    • Je pense qu’à ce niveau, le déséquilibre est amplement vérifié, on est envahi ! Ni les hérissons, ni les poules ni les oiseaux en viennent à bout. Et pourtant, je paille, je laisse la plupart des mauvaises herbes où celles que j’enlève je les laisse sur place.

    • Oui mais est-ce que ce n’est pas une solution intéressante de détourner les limaces des légumes avec appats, quitte à ramasser et tuer les limaces qu’on trouve quand on va voir le piège pour ça ? J’ai déjà lu l’expérience de personnes qui composent sur place (donc épluchures par ex au milieu des légumes) et dont les limaces recyclaient ces déchets plutot que leurs légumes. Mais il faut sacrément bien les appater les périodes sensibles (semis, plantation...) j’imagine