• Bien fait, Valérie !
    http://www.liberation.fr/politiques/2014/09/12/bien-fait-valerie_1098096

    Au lieu de s’acharner sur la féminité de Trierweiler, que n’occupe-t-on de la masculinité hégémonique de Hollande. Celle d’un énarque macho, blanc non marqué par la classe –ça, c’est pour « les sans-dents » ; d’un conquistador en veston comme le sont les rejetons de la masculinité moderne qui vient supplanter la masculinité militaire au XVIIe siècle. Comme l’a montré l’historienne des masculinités, Raewyn Connel, les transformations de la masculinité sont indissociables de la naissance du capitalisme qui donne naissance à une nouvelle forme de masculinité rationnelle et calculatrice. Celle des experts et des techniciens, administrative comme celle des énarques. Cette forme de masculinité qui prend appui sur l’Etat et sa raison est aussi celle qui a inventé le nouvel ordre des genres moderne et misogyne.

    • Qu’on le veuille ou non cette crise conjugale en dit long sur la crise de la représentativité politique que connaît une France élitiste dirigée par des Mad Men en costard cravate, qui n’a pas su recomposer sa classe politique. Pour y inclure non seulement les femmes mais aussi les « sans dents » et tous les sans-voix. Ils sont nombreux et ils votent.

      Euh ... de moins en moins tout de même.

    • On déplore sur les antennes et les chaînes de radio que la frontière entre le privé et le public est malmenée. C’est vrai et c’est une bonne chose parce qu’il faut voir d’où elle vient et à qui elle profite. Instaurée au XVIIIe siècle, elle autorise une division du travail, y compris politique que justifie une conception de la différence sexuelle antagoniste. Aux femmes, le privé de la domesticité, aux hommes la chasse gardée de l’espace public pour s’y exprimer et travailler. Des femmes trop émotionnelles pour qu’on leur accorde le droit de vote.

      Mine de rien, c’est cette organisation politico-sexuelle et l’inévitable procès en illégitimité qu’elle engendre qu’attaque le livre de Valérie Trierweiler.On déplore sur les antennes et les chaînes de radio que la frontière entre le privé et le public est malmenée. C’est vrai et c’est une bonne chose parce qu’il faut voir d’où elle vient et à qui elle profite. Instaurée au XVIIIe siècle, elle autorise une division du travail, y compris politique que justifie une conception de la différence sexuelle antagoniste. Aux femmes, le privé de la domesticité, aux hommes la chasse gardée de l’espace public pour s’y exprimer et travailler. Des femmes trop émotionnelles pour qu’on leur accorde le droit de vote.

      Mine de rien, c’est cette organisation politico-sexuelle et l’inévitable procès en illégitimité qu’elle engendre qu’attaque le livre de Valérie Trierweiler.

    • Je vois un précédent intéressant et un autre beaucoup dans la transgression de Valérie T.

      Ce qui n’est pas intéressant, ce serait la banalisation de la vengeance sentimentale dans le débat public. V.T s’est conduite comme les ados jaloux qui balancent les sex-tape de leur ex sur le web pour leur nuire.. Classe..
      Belle évolution d’un monde où on n’osera plus se mettre à poil devant son conjoint de peur d’être humilié plus tard, quand l’histoire finira en eau de boudin.

      Et au risque de choquer, je dirais que la polémique sur les « sans-dents » est injuste pour Hollande. Quand je me moque des gens ici avec les tags gorafi_encore_plagié ou darwin_awards, j’évacue ma méchanceté instinctive et mon désoeuvrement face à l’injustice du monde par la dérision, il serait trop facile de me prendre au premier degré pour démontrer que je suis un sale con. Je suis le premier à critiquer Hollande très durement (cf le tag ps sur seenthis) mais je ne lui fais pas ce procès là. Prononcer des mots « bêtes et méchants » en privé n’est pas suffisant pour procéder à un procès d’intentions.

      L’aspect intéressant du bouquin de V T. c’est comme l’extrait que je cite ci dessus le dit, c’est l’idée qu’il faut assumer ses idées et ses actes jusqu’au bout, ce qu’ils n’avaient pas à faire en maîtrisant leur communication publique.
      L’omerta de classe qui règne en haut lieu a tout à gagner à se fissurer. On imagine bien qu’un secrétaire congédié sans ménagement n’osera jamais rendre public tout ce dont il a été témoin, pour ne pas subir les foudres de l’enfer par la suite. Les « ex » c’est un peu différent. Si désormais les conjoints (homme ou femme) s’autorisent à le faire, c’est toujours ce petit morceau d’impunité des puissants qui s’étiole.. Après tout, on manque tellement de #lanceurs_d_alerte, que tout le monde sera le bienvenu !