Reka

géographe cartographe information designer - rêveur utopiste et partageur de savoirs

  • Le travail du sexe contre le travail | Période

    http://revueperiode.net/le-travail-du-sexe-contre-le-travail

    Pour certains et certaines, reconnaître le travail sexuel comme un travail est une démarche libérale, homogène à la marchandisation des corps. À l’encontre de cette idée fausse, Morgane Merteuil propose d’examiner le travail sexuel comme une dimension du travail de reproduction de la force de travail, et reconstitue les liens qui unissent la production capitaliste, l’exploitation du travail salarié et l’oppression des femmes. Elle démontre que la lutte des travailleuses du sexe est un puissant levier pour remettre en cause le travail dans son ensemble, et que la répression du travail du sexe n’est rien d’autre qu’un instrument de la domination de classe, de la division internationale (raciste) du travail et du stigmate de pute qui nourrit le patriarcat.

    #travail #prostitution #travailleurs_du_sexe #travailleuses_du_sexe

    • Un autre éclairage dans l’article de @mona paru dans le @mdiplo de septembre où elle écrit que :

      Ce double standard auquel est soumise la sexualité des hommes et des femmes -droit au sexe pour les hommes et désir muselé pour les femmes- a produit le cliché, sans cesse remis au goût du jour, de « la pute au grand cœur » : celui qui, loin de contester cette ordre des choses, se consacre au bien-être de ses clients. Pour se prostituer, il faut, écrit Merteuil, "que le fait de n’avoir pour but que de satisfaire un client soit en lui même une satisfaction (libérez le féminisme)". Tout en prétendant « libérer le féminisme », elle ne fait que manifester le conditionnement subi par les femmes pour les pousser au dévouement et au sacrifice. Pour autant abolir les relations tarifées ne reviendrait pas à imposer une « bonne » sexualité désaliénée : un fantasme de soumission peut très bien se déployer dans un rapport gratuit.

      Mais les rapports gratuits n’existent pas, rétorque Merteuil. Au sein du couple hétérosexuel, la sexualité relèverait du travail reproductif fourni par les femmes. À ses yeux, un rapport sexuel pour le plaisir leur est impossible. Elle l’assimile à du « bénévolat » qui nourrit « la machine capitaliste » - ce que ne fait pas du tout, bien sûr, la prostitution. On pourrait en déduire la nécessité de lutter à la fois contre la prostitution et contre la dépendance domestique plutôt que de se résigner au deux.

      En se réclamant du marxisme et de l’anticapitalisme, et en croyant pouvoir abolir le travail par la reconnaissance institutionnelle et sociétale du travail « reproductif » des femmes, Morgane Merteuil nous enfume ...

      Le lien (avec #paywall) sur l’article : http://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/CHOLLET/50782