• Je veux devenir un open data journaliste (mais en France, c’est pas gagné) - Eric Mettout | Nouvelle formule - Lexpress
    http://blogs.lexpress.fr/nouvelleformule/2014/10/01/je-veux-devenir-un-open-data-journaliste-mais-en-france-cest-pas-gagn

    Une bien belle histoire de données, de transparence et de travail collectif, un indirect mais éloquent plaidoyer en faveur du data journalisme comme je l’aime et l’imagine.

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    En visionnant les images [depuis Ferguson], un journaliste du New York Times, Tom Giratikanon, constate que certains policiers sont juchés sur des camions tout ce qu’il y a de plus militaires, dans des tenues et équipés de fusils d’assaut qui ne le sont pas moins. Ils ont, comme d’autres, bénéficié d’un « obscur programme du ministère américain de la Défense » qui cède à des forces de police locales ses surplus

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    Comme la loi, le Freedom of Information Act (FOIA), le permet aux Etats-Unis, Tom Giratikanon obtient du ministère de la Défense la liste de tous les transferts effectués, provenance et destinations, un fichier à quelques centaines de milliers d’entrées. Il les trie, les range et transforme tout ce fatras en une infographie stupéfiante,

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    Une startup s’est emparée du sujet, une autre journaliste, chacun repassant les même données dans sa propre moulinette. Mieux, Alice Corona, la collègue, a enrichi la base de ses informations à elle.

    Selon Silk Stories, on est entré là dans une nouvelle dimension, celle de l’open data journalisme, où publier une information ne sera plus suffisant, où les sources et les données devront être disponibles, où chacun pourra en faire ce qu’il veut – et tout ça est « plutôt excitant ».

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    En France
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    Cette autre histoire, plus courte, pour dire le chemin qui nous reste à parcourir. Au printemps dernier, ébranlés par l’affaire Cahuzac, nos élus ont voté dans la douleur une loi qui les oblige désormais, comme les ministres, à rendre publics leurs activités rémunérées et leur patrimoine. Pour les premières, c’est là, un ramassis de document en PDF, formulaires remplis à la main et numérisés qu’il faut ressaisir un par un pour en tirer profit – Regards Citoyens l’a fait, ils s’y sont mis à 8000… Déjà un anachronisme.

    Les secondes, les déclarations de patrimoine, seront consultables dans quelques semaines en préfecture. Sur rendez-vous et sous la surveillance d’un agent de l’administration. Avec interdiction de prendre des notes et des photos. Ceux qui auraient la mauvaise idée démocratique de rendre ces informations de bien public publiques seront punis de 45 000 d’amendes.

    #journalisme #data_journalisme #presse