Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Avis sur le #film Queimada (1968) - Burn baby ! Burn ! par Palplathune - SensCritique
    ▻http://www.senscritique.com/film/Queimada/critique/7287936


    Le pire, c’est que prĂšs d’un demi-siĂšcle plus tard, la dĂ©monstration de #gĂ©opolitique implacable fonctionne toujours : l’empire a besoin d’une ressource, l’empire instrumentalise les mecs Ă©nervĂ©s du coin pour s’assurer l’accĂšs prioritaire Ă  la ressource, les mecs Ă©nervĂ©s finissent par se retourner contre l’empire.

    A travers les action de William Walker, on assiste Ă  la transformation du #colonialisme idĂ©ologique en son avatar Ă©conomique du nĂ©o-colonialisme. Tout comme Pontecorvo et Solinas dĂ©cortiquaient de maniĂšre implacable les mĂ©canismes de la guĂ©rilla rĂ©volutionnaire urbaine et les mĂ©thodes utilisĂ©es pour la contrer dans la Bataille d’Alger, ils illustrent l’évolution de maniĂšre limpide oĂč comment les vellĂ©itĂ©s Ă©galitaires des uns rejoignent les intĂ©rĂȘts financiers des autres pour aboutir Ă  une indĂ©pendance en trompe l’Ɠil dont seule la puissance Ă©conomique dominante ressort gagnante.
    Cette dynamique implacable fait Ă©videmment rĂ©fĂ©rence Ă  ce qui se passait lors des luttes d’influences coloniales du 19e siĂšcle mais demeure toujours d’actualitĂ© aujourd’hui. En 1968, annĂ©e de production du film, on se doute qu’il s’agissait de parallĂšles bien volontaires avec les actions des USA en AmĂ©rique Latine et en Asie (1).

    Le personnage de William Walker est l’incarnation a la fois sĂ©duisante et repoussante de ce nouvel ordre mondial. Opportuniste sans moral, il sait viser juste, adaptant son discours aussi bien au pauvres qu’aux riches, aux blancs qu’aux noirs, tant que cela sert ses intĂ©rĂȘts. DerriĂšre cet impressionnant « professionnalisme », on sent toutefois les traces d’un restant d’humanisme dont il ne sait comment se dĂ©barrasser. A ce titre, sa relation avec le leader indĂ©pendantiste qu’il a crĂ©Ă©, faite d’admiration et de condescendance, est tout Ă  fait fascinante.

    #cinéma

    • Tiens, ça tombe aussi ce matin
      Le livre est avant tout une façon pour les auteurs d’expliquer leur maniĂšre d’étudier les rapports coloniaux, une sorte d’historiographie.

      Il existe différentes façons de voir la question coloniale.
      1. La colonie est un domaine d’exploitation en utilisant des mĂ©thodes de production impossible en mĂ©tropole.
      2. La colonie est une zone exempte des inhibitions gĂ©nĂ©rĂ©es par la bourgeoisie. C’est un lieu d’opportunitĂ©s sexuelles et Ă©conomiques. On finira par Ă©tablir la morale sexuelle dans le but de sauver la race (crainte de la mixitĂ©).
      3. La colonie est le laboratoire de la modernitĂ© oĂč l’on fait des expĂ©riences d’ingĂ©nierie sociale. Cela rencontrera la rĂ©sistance des colonisĂ©s qui refuseront l’agriculture de plantations.
      4. La colonie est l’endroit oĂč se trouve l’Autre et face Ă  qui s’exprime l’europĂ©anitĂ©.

      Résumé de Repenser le colonialisme de Ann Laura Stoler et de Frederick Cooper
      ▻http://www.crepegeorgette.com/2014/10/06/repenser-colonialisme-stoler-cooper

    • En tant que Costarricien, cela tombe bien pour moi. William Walker et les flibustiers sont l’incarnation du mal. On les a chassĂ© du Costa Rica, on est allĂ© jusqu’au Nicaragua pour les buter.
      Notre prĂ©sident de l’époque, Juan Rafael Mora Porras, l’a chassĂ© jusqu’à la mort. Et il a Ă©tĂ© trahi de retour au Costa Rica.
      Mais, notre Ă©ducation nationale est : William Walker et les flibustiers sont le mal absolu.
      Mais, ce n’est pas si bizarre quand on vient d’un rĂ©publique bananiĂšre si diffĂ©rente des autres. Notre Ă©lite avait une notion d’intĂ©rĂȘt national.