Avis sur le #film Queimada (1968) - Burn baby ! Burn ! par Palplathune - SensCritique
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Le pire, câest que prĂšs dâun demi-siĂšcle plus tard, la dĂ©monstration de #gĂ©opolitique implacable fonctionne toujours : lâempire a besoin dâune ressource, lâempire instrumentalise les mecs Ă©nervĂ©s du coin pour sâassurer lâaccĂšs prioritaire Ă la ressource, les mecs Ă©nervĂ©s finissent par se retourner contre lâempire.
A travers les action de William Walker, on assiste Ă la transformation du #colonialisme idĂ©ologique en son avatar Ă©conomique du nĂ©o-colonialisme. Tout comme Pontecorvo et Solinas dĂ©cortiquaient de maniĂšre implacable les mĂ©canismes de la guĂ©rilla rĂ©volutionnaire urbaine et les mĂ©thodes utilisĂ©es pour la contrer dans la Bataille dâAlger, ils illustrent lâĂ©volution de maniĂšre limpide oĂč comment les vellĂ©itĂ©s Ă©galitaires des uns rejoignent les intĂ©rĂȘts financiers des autres pour aboutir Ă une indĂ©pendance en trompe lâĆil dont seule la puissance Ă©conomique dominante ressort gagnante.
Cette dynamique implacable fait Ă©videmment rĂ©fĂ©rence Ă ce qui se passait lors des luttes dâinfluences coloniales du 19e siĂšcle mais demeure toujours dâactualitĂ© aujourdâhui. En 1968, annĂ©e de production du film, on se doute quâil sâagissait de parallĂšles bien volontaires avec les actions des USA en AmĂ©rique Latine et en Asie (1).
Le personnage de William Walker est lâincarnation a la fois sĂ©duisante et repoussante de ce nouvel ordre mondial. Opportuniste sans moral, il sait viser juste, adaptant son discours aussi bien au pauvres quâaux riches, aux blancs quâaux noirs, tant que cela sert ses intĂ©rĂȘts. DerriĂšre cet impressionnant « professionnalisme », on sent toutefois les traces dâun restant dâhumanisme dont il ne sait comment se dĂ©barrasser. A ce titre, sa relation avec le leader indĂ©pendantiste quâil a crĂ©Ă©, faite dâadmiration et de condescendance, est tout Ă fait fascinante.