Hey, la #Silicon_valley, laissez nos utérus tranquilles | Slate.fr
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Si certains vont jusqu’à voir dans ce remboursement une marque de féminisme de la part des entreprises, il faut rappeler que la Silicon valley et les nouvelles technologies dans leur ensemble restent un milieu outrageusement sexiste.
Il y a quelques jours à peine, Satya Nadella, le patron de Microsoft, expliquait doctement aux femmes « qu’elles ne devaient pas demander d’augmentation et faire plutôt confiance au système qui accordera les augmentations méritées, au fil du temps ».
En financant la congélation des ovocytes, les deux entreprises permettraient aux femmes de mettre leur corps sur pause, de se consacrer entièrement à leur carrière et de remettre leurs projets d’enfant à plus tard. La question est d’abord de savoir quel est ce « plus tard » et qui décide que c’est le bon moment d’avoir un enfant.
Le « plus tard » serait, si l’on suit ce raisonnement, le moment ou un enfant n’entravera pas la vie professionnelle. Le moment où dans l’esprit du patron, ça n’est pas bien grave si une salariée s’absente quelques semaines pour accoucher ou si à son retour de congé maternité, elle se rend moins disponible. Imaginons alors une salariée de Facebook qui fait vitrifier ses ovocytes à 30 ans. A 43 ans, elle les fait décongeler et se fait implanter un embryon. Et personne donc n’y trouverait rien à redire puisqu’elle s’est consacrée entièrement à son travail les années précédentes. Est-ce à dire qu’une femme de 42 ou 43 ans a moins de valeur dans l’entreprise ? C’est le premier piège tendu par Apple et Facebook : en disant aux femmes qu’elles peuvent avoir un enfant tardivement, cela véhicule insidieusement l’idée que passé un certain âge (au-delà de quarante ans) une femme est moins essentielle à l’entreprise.
Ensuite, le projet ne concerne que les #femmes.