• Gaza : La communauté internationale promet de reconstruire Gaza... avec des ateliers de misère pour exploiter les ouvriers palestiniens - Max Blumenthal- Traduction : MR pour ISM
    http://www.ism-france.org/analyses/La-communaute-internationale-promet-de-reconstruire-Gaza-avec-des-atelie

    Lorsque l’équipe internationale d’entretien d’Israël s’est réunie cette semaine au Caire avec un engagement de lever 5 milliards de dollars pour participer à la reconstruction des 8 milliards de dollars de dégâts causés par Israël à la population civile, le ministre israélien des Transports, Yisrael Katz, l’a assurée que ses efforts étaient parfaitement inutiles. « Les habitants de Gaza doivent décider s’ils veulent être Singapour ou le Darfour, » a fait remarquer Katz, alignant la menace de génocide et le fantasme de la prospérité économique. « Ils peuvent choisir entre la reprise économique et la guerre et la destruction. S’ils choisissent la terreur, le monde ne devrait pas gaspiller son argent. Si un missile est tiré, tout disparaitra. »


    Exposition « Tahaluk » [Exténué] de l’artiste palestinien Iyad Sabbah, sur la plage de Gaza, une série de personnages en argile qui fuient leurs maisons, pour représenter le récent massacre perpétré par l’armée sioniste d’occupation dans le quartier de Shejaiya
    (source Jamal Dajani)

    (...) Les diplomates réunis au Caire savaient que la conférence des donateurs était une farce qui ferait peu pour soulager la souffrance de la population assiégée de Gaza. Pourtant aucun ne semble prêt à s’écarter du statu quo. Ils ont abordé la destruction de Gaza comme si elle était le résultat d’une catastrophe naturelle aléatoire et non la fureur maléfique d’une colonie de peuplement anachronique armée jusqu’aux dents par la seule superpuissance du monde. Évidemment, la violence israélienne contre la population civile de Gaza a été à peine mentionnée, pas plus que n’a été proposée la moindre mesure diplomatique contre elle. Et avec le Hamas interdit de participation à la conférence, le gouvernement de Gaza n’a pas pu soulever la question.

    Kerry a salué Israël comme une nation généreuse qui prend des « mesures positives » pour aider à soutenir l’économie de Gaza et à remettre sur pied le territoire assiégé. Il a claironné que « de nouvelles mesures qui devraient permettre une augmentation du commerce des produits agricoles entre Gaza et la Cisjordanie , et davantage de permis d’entrée en Israël pour les chefs d’entreprise palestiniens, » omettant le fait qu’Israël a interdit l’entrée de tout matériel de construction à Gaza, retardant indéfiniment l’entrée de 60 camions. « Nous espérons voir beaucoup d’autres mesures positives annoncées et mises en œuvre dans les semaines et les mois à venir, » a déclaré Kerry.

    (...) Même s’il a admis que l’aide à Gaza était une « solution de fortune », Kerry n’a offert aucun remède politique au-delà du plan-cadre pour deux Etats que le gouvernement israélien a déjà rejeté de façon retentissante plus tôt cette année. Ainsi son apparition au Caire et l’ensemble du spectacle de la conférence des donateurs ont ajouté une nouvelle couche de poudre aux yeux sur le statu quo brutal.

    Pendant ce temps, tandis que les diplomates rentraient chez eux, les responsables israéliens ont intensifié leurs imprécations à vous glacer le sang. « Si une Opération Bordure défensive ne suffit pas, vous en aurez deux ou trois, jusqu’à ce que cesse la terreur du Hamas, » a clamé le ministre des Transports Katz. « Je préfère 1000 mères palestiniens en pleurs que de laisser pleurer une seule mère juive. »