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NI ACTUALITÉS NI COMMENTAIRES, ..... DU COPIER-COLLER ET DES LIENS... Un blog de « curation de contenu » : 82 LIVRES , 171 TEXTES et 34 DOCUMENTAIRES :

  • Jacob Appelbaum : le temps de la Révolution

    http://www.legrandsoir.info/jacob-appelbaum-le-temps-de-la-revolution-exberliner.html

    L’année dernière, vous avez décidé de vous installer à Berlin après des années de harcèlement par le gouvernement américain. Pourquoi ?

    J’en avais assez. Pendant des années, j’ai eu de terribles expériences avec la police, le contrôle des frontières, avec le FBI. Toutes sortes de rencontres que ma famille avait vécues, que ma partenaire avait connues, et qui n’est plus ma partenaire aujourd’hui partiellement en raison de ce stress. Vraiment des choses incroyables.

    Pouvez-vous en dire plus sur ces choses incroyables ?

    Bien sûr. Il y a quelques années, ma mère a été arrêtée dans une petite ville de Californie. Ce qui n’est pas forcément inhabituelle pour elle, car c’est une personne dérangée. Mais la police a défoncé la porte et l’a arrêtée alors qu’elle était aux toilettes et l’a traînée hors de l’appartement tout en enregistrant la totalité de l’événement sur un enregistreur audio. J’ai pris l’avion pour la Californie pour tenter de la faire sortir de prison en payant une caution. Je pensais que c’était tout à fait le genre de choses qui peut arriver à la mère de n’importe qui dans ce genre de circonstances.

    Mais il est devenu de plus en plus clair pour moi qu’il y avait quelque chose d’autre en jeu par la façon dont ils l’ont traitée. Elle a été menottée et attachée ; ses poignets et ses chevilles et sa taille ont tous été enchaînés ensemble. A un moment, elle a été interrogée au sujet de mon rôle dans WikiLeaks. Je n’avais jamais parlé à ma mère de Julian Assange ou de WikiLeaks. Elle n’utilise pas Internet.

    Pour finir, ils l’ont transférée dans un hôpital psychiatrique. Je l’ai rencontrée là-bas et elle m’a dit qu’ils l’ont droguée contre sa volonté. Ils avaient reçu un ordre du juge de la droguer de force. Ils l’ont interrogée à nouveau sur mon rôle dans WikiLeaks. Elle a passé 18 mois en prison sans procès. Elle a été en liberté surveillée pendant trois ans et parce que j’ai quitté les Etats-Unis, je ne l’ai pas vue pendant toute cette période. C’est une situation très triste.

    Alors pourquoi Berlin ?

    Berlin a une incroyable culture de la résistance. Je viens à Berlin depuis de nombreuses années en raison du Chaos Computer Club, et j’ai travaillé avec le Spiegel dans le cadre de WikiLeaks. J’ai beaucoup d’amis proches ici dans le monde de l’art, du piratage informatique et du journalisme. Je me trouve à l’intersection de ces trois mondes et Berlin me rend très heureux.

    Nous plaisantons souvent qu’il s’agit d’une sorte de combat ultime pour la démocratie. Où les gens ont vraiment de véritables dialogues. Les gens au Chaos Computer Club, du Spiegel, Taz, Exberliner, etc, m’ont dit qu’ils étaient avec moi, et je suis donc ici depuis un an et j’ai demandé un visa de résident temporaire, comme tout le monde, et je l’ai reçu. Franchement, je me sens plus en sécurité à Berlin-Est comme immigrant que je ne l’ai jamais été comme citoyen des États-Unis.

    Vous n’avez jamais eu envie de demander l’asile ?

    Je ne me réjouis pas à l’idée d’être un réfugié. J’espère ne jamais en arriver là. D’autres pays m’ont offert l’asile politique. Je ne veux pas dire lesquels. Le gouvernement américain est déterminé et prêt à tout pour mettre la main sur tous ceux qui sont associés à WikiLeaks et à Snowden. C’est de la persécution politique. Je pense que l’Allemagne a bien fait de me laisser rester. Je veux la même chose pour tous ceux qui en ont besoin.