• « On ne bâtit pas une société, un ordre, sur un mensonge. Le fondement confessionnel du Pouvoir pouvait avoir sa justification il y a 50 ans, dans un Liban attaché à ses valeurs religieuses ; il avait sa vérité et sa dignité ; mais où la dégradation commence, où tout devient subitement faux, c’est quand on prétend prolonger un confessionnalisme sans foi. Si le Dieu des Libanais n’est pas formellement mort, il est de plus en plus absent de nos comportements et de nos démarches. » L’âme n’y est plus. « Et ce qui subsiste du confessionnalisme, ce sont les passions primaires, c’est la peur et la haine - et c’est l’exploitation éhontée qu’en font les meneurs de jeu dans l’un et l’autre camp. C’est cela. D’abord, qu’ils récusent ; et l’avilissement de l’autorité qui en découle, la corruption généralisée d’une administration, et la débâcle d’une classe dirigeante qui a définitivement perdu le sens du respect. - Pour bâtir, disent-ils, il faut d’abord dynamiter cela.

    [Georges Naccache, L’Orient, 26 avril 1969] »