• Révélations sur la mort de R. Fraisse
    (titre dans le En continu, nettement plus explicite que le titre de l’article…)

    Barrage de Sivens : la famille de Rémi Fraisse en appelle à Hollande
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/11/06/la-famille-de-remi-fraisse-en-appelle-a-hollande-pour-faire-la-lumiere-sur-s

    La famille de Rémi Fraisse a interpellé, jeudi 6 novembre, le président de la République, lui demandant de faire la lumière sur les circonstances de la mort du jeune homme, tué sur le site du barrage de Sivens, dans le Tarn. Si les premières analyses ont montré que le manifestant de 21 ans avait été touché mortellement par une grenade offensive lancée par les gendarmes dans la nuit du 25 au 26 octobre, le récit de la nuit reste encore largement flou.

    Cette demande adressée au plus haut niveau de l’Etat intervient quelques heures après les révélations de Mediapart, qui jettent un nouvel éclairage sur la nuit du drame. Selon le site d’information, environ 40 grenades offensives ont ainsi été lancées par les militaires durant la nuit, ce qui montre une réponse policière très forte.

    Celle qui a tué Rémi Fraisse visait « directement » un petit groupe de quatre ou cinq jeunes qui leur lançait des pierres et des mottes de terre. L’Etat a su « immédiatement » que « c’[était] bien une grenade offensive qui a[vait] tué sur le coup » Rémi Fraisse, et « l’a caché », affirme Mediapart.

    Autre élément troublant, un premier examen médico-légal du corps de Rémi Fraisse a été « discrètement » pratiqué, deux heures à peine après sa mort dans une morgue d’Albi, affirme Mediapart. Un examen qui n’avait été évoqué auparavant ni par le procureur d’Albi, initialement chargé du dossier, ni par celui de Toulouse, après l’ouverture d’une information judiciaire. Le médecin qui a pratiqué l’autopsie conclut pourtant « immédiatement à un décès provoqué par une explosion », précise Mediapart.

    Ce n’est que le lundi suivant que le procureur de la République d’Albi, Claude Dérens, conclura que de la mort de Rémi Fraisse a été « causée, selon toute vraisemblance, par une explosion ».

    Mediapart publie, en outre, des extraits du rapport de sept pages rendant compte de l’autopsie. Le site d’investigations indique ainsi que « le jeune homme a eu une partie de la colonne vertébrale et de la moelle épinière arrachées par l’explosion », et que Rémy Fraisse « est très certainement mort sur le coup ».

    Après ces révélations, la famille du manifestant, dans une déclaration lue devant la presse par leur avocat, Me Arié Alimi, s’est interrogée :
    « Pourquoi, alors que les militaires le voient expressément tomber à la suite de l’explosion de la grenade, que les circonstances de sa mort sont connues dès cet instant, la vérité sur la mort de notre enfant et frère n’a-t-elle pas été immédiatement révélée ? »
    Le ministère de l’intérieur souligne, de son côté, que « la position du ministre est de dire qu’il ne s’exprime pas avant la justice, et qu’il ne l’a jamais fait auparavant ».