AnarSonore

La révolution ne sera pas télévisée, Ni retransmise en scène sur un i-pod de couleur. Elle ne sera pas non plus attisée par les socio-demo-quartz à l’urne transparente, Ni par les écrivains de plateau-télé-repas producteurs de Mac-book. Non, la révolution ne sera pas télévisée,... Elle ne s’invitera pas chez Pujadas, Ni ne savourera le Pernod du midi en montrant sa cuisse. Elle ne délivrera pas que le discours Et ouvrira d’autres grilles que celle des programmes. Elle sera à une autre place, en banlieue ou au centre-ville, Dans une ruelle peut-être, organisée et mobile, Eloquente enfin de silence, subtile, indétectée, avertie, avisée : La révolution ne sera pas télévisée !

  • Contre les violences policières :
    La mobilisation populaire continuera de se développer et de s’amplifier

    Par communiqué du 2 Novembre 2014 nous avions fait le constat de la mise en œuvre par le gouvernement et sa police de la stratégie de la tension. Samedi 8 Novembre l’interdiction de la manifestation Toulousaine en hommage à Remi Fraisse et contre les violences policières a participé de la même stratégie. Malgré tout le dispositif de répression mis en place ce sont prés de 2000 personnes qui n’ont pas hésité à braver l’interdiction de l’Etat (responsable direct de la mort de Remi l’Etat , à la fois juge et partie, était à ce titre totalement illégitime à interdire cette manifestation).

    Comme la semaine dernière la manifestation a démarré dans le calme, comme la semaine dernière la violence est venue de la police. Comme la semaine dernière les provocations policières ont précédé les mensonges des medias.

    Face aux atteintes aux libertés fondamentales , face à l’Etat qui nous méprise, face aux médias qui nous mentent, la mobilisation populaire continuera de se développer et s’amplifier.

    Libérez nos camarades. Justice pour Remi. Justice pour tous.

    #CNT-AIT #Toulouse, le 09 Novembre 2014

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net

    • Témoignage de réponse a un article de la presse locale

      En lisant cet article, je me demande si vos journalistes étaient bien présents ou s’ils tiennent leurs infos uniquement de sources policières.
      Moi j’y étais, voici ce que j’ai vu :
      Le préfet ayant finalement accepté un mini-parcours sur les allées Jean Jaurès jusqu’à la mediathèque, nous avons commencé à défiler dans le calme, poussés par les camions des gardes mobiles très présents sur la place Wilson avant la manif.
      Des cordons de CRS bloquaient le boulevard des deux côtés, ainsi que toutes les rues adjacentes à Jean Jaures.
      Dès le début de la manif, nous avons vu des dizaines de camions de CRS descendre du haut de Jean Jaures pour se positionner environ à mi-parcours.
      Les CRS ont alors établi un barrage et ont commencé à installer les grilles de protection sur leurs véhicules.
      Notre cortège a donc été forcé de s’immobiliser. Certains manifestant se sont alors assis en chantant « nous sommes pacifistes ».
      Ils ont été immédiatement gazés par les CRS qui ont alors également tiré des grenades lacrymogènes dans la foule.
      Ce fut alors la panique, les manifestants courant vers le bas des allées cherchant à fuir les gaz lacrymogènes.
      Les CRS ont alors chargé en matraquant tous ceux qu’ils trouvaient devant eux.
      J’ai réussi à m’échapper de ce piège à rat en feintant un cordon de CRS qui tenaient une des rues adjacentes et je suis ainsi parvenu à rejoindre le boulevard de Strasbourg.
      Mais la foule des manifestants est restée bloquée sur les allées Jean Jaures au milieu des nuages de lacrymogènes.
      Ceci est une véritable honte et totalement contraire aux règles élémentaires du maintien de l’ordre : selon le code de déontologie de la police, Les gaz lacrymogènes peuvent être utilisées pour disperser ou repousser une foule hostile mais il est strictement interdit de les utiliser sur des manifestants ayant l’impossibilité de fuir, à fortiori lorsque ce sont les forces de l’ordre elles-mêmes qui les y en empêchent.
      Plusieurs personnes ont dues être prises en charge par les pompiers suite à des malaises et débuts d’asphyxie liés à ce piège policier.

      Ensuite j’ai suivi les événements sur le boulevard de Strasbourg où la situation a été chaotique jusqu’à 18h30.
      Les CRS et des policiers de la BAC (en civils mais casqués) ont chargé toute l’après-midi la foule rassemblée sur le boulevard, foule composée de manifestants mais aussi de badauds et de passants. Les CRS tiraient des grenades lacrymogènes au milieu de cette foule, créant de véritables mouvements de panique, j’ai vu des mères de famille et des enfants en pleurs essayant d’échapper aux gaz.
      Cette présence et cette brutalité policière étaient totalement inutiles et disproportionnés et furent vécues comme une provocation par tous les Toulousains présents sur place.
      De plus je tiens à signaler que par la bêtise et l’incompétence de ces prétendues forces de l’ordre (qui en réalité suscitent le désordre), il aurait pu y avoir de vrais drames hier sur le boulevard de Strasbourg : En effet, ces incapables avaient tout simplement omis de couper la circulation et des véhicules arrivant de Compans se retrouvaient au milieu de la foule à hauteur de la rue Bayard, les grenades lacrymogènes rebondissant sur les capots ! J’ai vu une conductrice prise de panique accélérer brutalement pour fuir le chaos, manquant au passage d’écraser un groupe de passants !
      L’attitude inadmissible et incompréhensible des CRS et des Gardes Mobiles sur le boulevard de Strasbourg a fini par susciter l’hostilité générale de la foule, même celle des passants ne se sentant pas concernés par la manifestation. A tel point que la colère se généralisant, les forces « de l’ordre » ont dû reculer à maintes reprises, incapables de résister au désordre qu’elles avaient elles-mêmes créé.
      Certains policiers ont dû s’enfuir en courant, tirant au flashball au hasard devant eux pour se dégager au milieu du carrefour bayard -strasbourg ! Là encore, il y aurait pu avoir des victimes, un tir de flashball à hauteur d’homme à bout portant pouvant avoir des conséquences dramatiques.
      La situation sur le boulevard a fini par se calmer vers 18h30 avec une dernière charge de la BAC appuyée par des CRS jusqu’à la place Arnaud-Bernard.

    • Témoignage d’un jeune pacifiste

      Que s’est-il passé le 8 Novembre à Toulouse ?
      Je m’appelle Valentin, j’ai 17 ans et je suis pacifiste.
      Nous nous sommes tous réunis comme prévu à 14 Place Jean Jaurès pour la manifestation. Nous avions appris la veille au soir -via les médias !- qu’elle était interdite. Après avoir observé une minute de silence à la mémoire de Rémi, nous nous sommes concertés afin de savoir ce que l’on allait entreprendre. Un membre du NPA a négocié avec la police et 30 minutes après, il nous a appris que la police -via le Préfet- nous proposait un nouveau parcours : traverser les allées Jean Jaurès. Premier piège de la journée mais nous ne le savions pas encore. Dans une ambiance bonne enfant, la manifestation avançait dans la Boulevard Jean Jaurès, encadrée par des policiers. Second piège. Et tout à coup, en plein milieu du boulevard, des camions anti-émeute (avec de grandes grilles devant le capot) arrivent et bloquent la manif au milieu du boulevard. Étonnés, on voit une masse de CRS avancer en même temps que les camions vers nous. Alors que nous étions autorisés à traverser le boulevard. C’est là que le piège s’est refermé sur nous : nous nous sommes aperçus que nous étions totalement encerclés : les CRS et les GM bloquaient le boulevard derrière, devant et sur les côtés. Impossible donc d’en sortir. Alors on s’est tous couchés par terre en signe d’indignation et de non-violence. Et là c’est le drame : les CRS lancent une sommation pour que l’on se disperse (alors que le boulevard était ENCERCLÉ et que l’on ne pouvait PAS partir). Puis ils chargent sur les manifestants couchés en première ligne : gaz lacrymogènes en pleine face, grenades assourdissantes, coups de pieds, coups de matraques. Nous sommes tous restés couchés en se tenant les uns les autres mais la douleur était telle que tout le monde a fini par partir en courant petit à petit. Pour ma part, j’étais couché devant, en première ligne. J’ai reçu coups de pieds, de matraque, de bouclier, et je ne sais combien de gaz dirigés vers le sol par les CRS. Je suffoquais tellement qu’au bout de 5 minutes j’ai dû sortir en courant. La jeune fille à côté de moi est restée 30 secondes de plus et un CRS lui a attrapé la tête par les cheveux afin de la gazer en plein visage. Pour ma part j’ai couru pour me réfugier loin des gaz dans un coin du boulevard. J’ai observé une super solidarité car des gens me croisaient et me donnaient du sérum pour les yeux. Au bout de 10 minutes ça allait (un peu mieux), j’avais encore les yeux qui pleuraient mais je suis revenu sur les lieux. Et là j’ai vu une scène de massacre : des policiers frappaient des manifestants partout, c’était la chasse, le boulevard était bloqué et personne ne pouvait s’enfuir. J’étais hors de moi et j’ai commis une erreur : je me suis avancé vers un chef des CRS et je lui ai dit toute ma colère, sans violence mais avec beaucoup d’entrain dans ma voix. Il m’a poussé, et j’ai vu son regard vide, sans âme, une seconde. Puis il a levé son aérosol et m’a gazé au visage, j’étais en face de lui, à 3 cm de son visage. Puis j’ai entendu des gens lui crier dessus et je suis parti car j’avais vraiment mal, j’avais du gaz partout, nez, bouche, yeux, oreilles, cheveux, vêtements... La peau me brûlait, je n’y voyais rien, je me suis effondré. Heureusement des gens m’ont attrapé et m’ont porté jusqu’à chez eux pour que je me rince le visage. La douleur était telle que je voulais qu’on m’assomme ! Sur le chemin j’ai observé une magnifique solidarité car tout le monde me proposait du Maalox, du sérum pour les yeux, à manger, à boire... J’étais complètement sonné par la douleur. On a voulu sortir du boulevard mais impossible, j’ai dit que je voulais me soigner, que je ne pouvais plus respirer, et la réponse que l’on a eu c’est : « bien fait pour vous, vous y étiez c’est que vous le méritez, vous y restez maintenant ». On a mis une bonne demi-heure à atteindre l’appartement de ceux qui m’ont aidé en passant par des rues dérobées. J’ai mis au moins 45 minutes à m’en remettre. Hier soir en rentrant chez moi j’ai voulu me doucher mais tous les gaz qui étaient restés dans mes cheveux ont dégouliné sur mon corps et ça m’a horriblement brûlé. La personne qui est venue me chercher à Toulouse avait même du mal à respirer et toussait dans la voiture car j’avais plein de gaz sur moi, on a dû s’arrêter plusieurs fois au milieu de l’autoroute pour aérer la voiture car il ne pouvait pas conduire !
      Bravo à ceux qui sont restés coincés dans le boulevard durant plusieurs heures dans les gaz et les tirs de Flash-Ball.
      Cette manif était un piège : les policiers nous ont menti (ce trajet n’a en réalité jamais été autorisé) et en ont profité pour tous nous bloquer dans un espace restreint et nous faire mal. Ils ont attisé la haine en nous en chargeant les manifestants pacifiques couchés par terre. LES POLICIERS SONT À L’ORIGINE DES DÉBORDEMENTS QU’ILS ONT VOLONTAIREMENT PROVOQUÉ !
      Ah et j’oubliais, il faut savoir qu’au début de la manif des gens arrivaient et venaient parler avec les policiers, puis se joignaient à eux afin de « faire régner l’ordre » et ce n’était en aucun cas des policiers. Des policiers de la BAC se sont déguisés en casseurs et ont chassé des gens, cassé des vitrines... Les policiers se sont joints à des INCONNUS et leur ont prêté des CASQUES afin qu’ils tapent dans le tas, et ça je l’ai VU DE MES PROPRES YEUX !
      Je tiens à remercier les personnes qui m’ont tiré de là car sans elles je sais pas ce que je serai devenu...
      Si quelqu’un a une vidéo ou des photos de ce qu’il s’est passé, que ce soit au début quand on était couchés ou à la fin quand le CRS m’a gazé en face de moi, je suis preneur car j’ai des journalistes qui le voudraient.
      Ci-joint des photos de mon visage après le premier gazage de loin (où j’ai une écharpe) et après mon gazage de près (j’ai du Maalox, la rre blanche, plein le visage).
      La peau me brûle encore et ma maison et ma salle de bain puent le gaz, je viens de relancer une troisième machine pour laver mes affaires car le gaz ne part pas. J’ai peur de prendre une nouvelle douche c’est dire ! Vous pouvez chercher sur YouTube des vidéos de ce massacre car il y en a sûrement.
      Merci d’avoir pris la peine de lire. J’espère qu’il y a de quoi prendre conscience de la barbarie des policiers.
      Je porte plainte Mardi.
      Val