Aucune mention sur l’influence saoudienne au Liban, en dehors de cette note :
Rafic Hariri possédait la nationalité saoudienne, ainsi que ses fils, notamment Saad, qui prendra sa succession après son assassinat en 2005. Les Saoudiens lui avaient permis de conserver sa nationalité libanaise. Une faveur, la double nationalité n’étant pas autorisée dans le royaume.
Cette remarque :
Ainsi, entre la France et la Syrie, il y a Rafic Hariri qui conseille en permanence Jacques Chirac sur tous les dossiers. Et forcément qui l’influence... Or Rafic Hariri n’est pas neutre. Porte-drapeau du « sunnisme politique », il doit sa fortune et son influence à l’Arabie saoudite.
Et, dans le chapitre précédent :
Ancien ministre à Beyrouth, Élie Firzli se rappelle, lui, une affirmation de Hariri qui « m’a souvent dit : tout ce qu’Hafez el-Assad me demande pour lui ou pour sa famille, je le fais sans hésiter. Sauf une seule chose : s’il y a un conflit avec l’Arabie saoudite, je choisirais les Saoudiens car ils sont à l’origine de ma fortune ».
On pourra dire que les choses sont ainsi suggérées sans être explicitées, mais si la description de la corruption syrienne est explicitement décrite (et c’est très bien), son pendant du côté de Hariri et des Séoudiens au Liban est plutôt effleuré.
D’autant que, avec les romanesques déclarations de Daniel Contenay, on a l’impression qu’il n’y a que deux acteurs politiques au Liban : le régime syrien et la France. Or, entre Taëf et la mort de Hariri, les deux pays qui contrôlent réellement le Liban, ce sont la Syrie (via la présence militaire) et les Séoudiens (par l’argent). La France n’a en pratique qu’une influence très faible.
Le protectorat syro-séoudien du Liban, en dehors de toute influence politique française (malgré les prétentions des ambassadeurs), est ainsi suggérée ici :
Aucune décision importante ou poste clé n’échappe alors à l’œil de Damas, y compris et surtout la décision de placer Rafic Hariri à la tête du gouvernement libanais en 1992, fruit d’un arrangement entre la Syrie et l’Arabie saoudite.
Quand, dans le livre, on rappelle que la Syrie fait savoir qu’elle n’accepte qu’un rôle culturel de la France au Liban, on feint d’ignorer que c’est de toute façon une réalité : les militaires sont syriens, les milliards sont séoudiens.