• Sid Ahmed Ghozali au Forum d’El Khabar
    « Le changement pourrait venir de l’armée »

    – El Watan http://www.elwatan.com 02.12.14


    Dans un entretien accordé au quotidien El Khabar, l’ancien Premier ministre du président Chadli ne mâche pas ses mots quant il s’agit d’analyser la situation politique du pays.

    Tout d’abord, il récuse l’idée selon laquelle le pouvoir serait entre les mains de Bouteflika. Pour Sid Ahmed Ghozali, c’est l’armée qui dirige le pays et qui détient les pleins pouvoirs. « Le pouvoir est entre les mains d’un groupe au sein de l’armée », quant au président Bouteflika, il ne serait qu’« une marionnette », selon l’ancien Premier ministre. Pour preuve, il affirme qu’aucune décision ne peut être annoncée par le Président sans qu’elle ne soit « au préalable validée par les services de renseignement ».

    Abordant les informations qui ont fait état, cet été, de la décision du Président de diminuer les prérogatives du DRS, l’ancien Premier ministre les considère comme « fantaisistes ». En outre, pour Sid Ahmed Ghozali le battage médiatique fait autour de la maladie du Président ne serait qu’un écran de fumée destiné à cacher la « maladie du système ». Il n’exclut pas une solution militaire.

    Pour cela, il n’écarte pas un coup d’Etat de la part d’« un individu issu de l’institution militaire qui s’élèverait au-dessus des masses et déclarerait que la situation ne peut plus durer ». Au plan politique, l’ancien ministre des Affaires étrangères juge que les réformes annoncées ne sont qu’un trompe-l’œil destiné à gagner du temps. « 

    La révision de la Constitution a pour but de gagner du temps et de tromper les Algériens afin de les détourner des véritables problèmes », a-t-il déclaré. Et d’accuser le régime de n’avoir « aucun projet stratégique et comme seul objectif la perpétuation du système ».

    L’ancien Premier ministre a par ailleurs regretté l’absence d’une vraie opposition qui puisse débattre, dans un cadre serein, des problèmes de l’Algérie.Au volet économique, celui qui fut également le patron de Sonatrach estime que la chute des prix du pétrole ne permet plus au pouvoir de continuer à acheter la paix sociale et se dit convaincu que le pays est à la veille d’une insurrection populaire : « Cette situation finirait par mener, à terme, à un nouveau 5 Octobre à la puissance et aux violences décuplées par rapport aux événements d’origine. »
     

    R. P.