Nidal

“You know what I did? I left troops to take the oil. I took the oil. The only troops I have are taking the oil, they’re protecting the oil. I took over the oil.”

  • Signalé par @le_bougnoulosophe : Assad interviewé par Paris Match, « un indicateur sûr que “Paris” est en train d’effectuer un renversement d’alliance ? »
    https://twitter.com/bougnoulosophe/status/540148388206243840
    http://www.parismatch.com/Actu/International/Le-president-syrien-Bachar-el-Assad-recoit-Paris-Match-661934

    L’intervieweur a une petite vidéo trop kikou :
    https://www.youtube.com/watch?v=zZSU5wBsS-w


    (soit ce type est très fort, soit sa carrière est terminée).

    • Difficile de croire que Paris ie Hollande/Fabius seraient en train de changer d’alliance car le peu qui est publié en ligne de l’itw montre un Assad peu amène envers Hollande :

      Je ne suis ni l’ennemi personnel ni le rival d’Hollande. Je pense que c’est plutôt Daech qui est son rival, puisque leurs cotes de popularité sont très proches.

      J’imagine mal Assad recevoir une ouverture sérieuse de Paris avec une ironie aussi féroce.

      Par contre que des forces au sein de l’Etat français trouve la politique de confrontation avec Assad stérile (ne serait-ce que du côté de la DST) et que la faiblesse du pouvoir, et le désordre qui gagne, ouvre des marges de manœuvre à des échelons inférieurs pour le soutien à de telles initiatives, c’est possible. Malbrunot avait déjà pu, auparavant, faire une interview d’Assad...

      Ce qui me frappe dans la vidéo du journaliste c’est les ressemblances avec la réaction d’Elkabbach après son itw de Poutine. Certes ce n’est pas le même calibre (de journaliste et de la puissance du chef d’Etat interviewé) et il n’y a pas le même enthousiasme chez Le Sommier pour Assad que chez Elkabbach pour Poutine, mais on trouve des points communs.
      Parallèle de la situation : un journaliste français interviewant un chef d’Etat auquel la France est hostile.
      Ensuite un chef d’Etat diabolisé dont le caractère cordial, voire chaleureux, étonne l’intervieweur. En fait c’est un homme !
      Également le fait de reconnaître, un peu à contre-coeur, la substance de leur propos et une certains véracité possible à leur point de vue. En tout cas la reconnaissance d’un certain nombre de qualités intellectuelles : qualité d’argumentation, capacité à s’exprimer seul et de manière cohérente sans les agents en communication et sans connaître les questions, voire une certaine finesse roublarde.

      Comme si la rencontre de visu avec « le monstre » avait fait sortir les deux journalistes de la torpeur hallucinée des narratives médiatiques, faisant même balancer Elkabbach dans une admiration de midinette.

    • Sur le chaos en Libye,…

      On ne peut pas lui donner tort.
      (…)
      D’une certaine façon, il a raison.

      Apparemment, R. Le Sommier n’avait jamais envisagé que l’on puisse considérer les choses sous cet angle-là.

      Et pour la comparaison avec Poutine-Elkabbach, on peut ajouter cette idée que l’interlocuteur montre une habileté quasi-diabolique en déjouant les « pièges » que leurs tendent les journalistes. « Pièges » totalement inattendus ne consistant en rien d’autres que la répétition, enrobée de formules de déférence et de conditionnels, des accusations de la doxa occidentale.

      D’une certaine façon, les précautions oratoires (cf. les deux phrases ci-dessus) permettent de sauvegarder la narrative et de glisser que, finalement, quand un « méchant » a raison ça n’est rien d’autre qu’un raffinement de ruse prouvant sa « méchanceté »…

    • @simplicissimus : c’est juste. Mais plus que la narrative particulière sur la Syrie, qui a explosé en plein vol, je me demande si ce n’est pas plutôt la forme d’esprit qui préside à la créance et l’établissement de telles narratives que ceci vise à préserver... En gros considérer que le méchant peut avoir raison et que si malgré notre bienpensée (Orwell) nous avons pu circonstanciellement avoir tort, tout ceci reste cependant contingent. Aucun lien n’est à établir entre les deux (l’erreur lourde et la bienpensée).

      En tout cas le site belge « 7 sur 7 » donne quelques extraits supplémentaires de l’interview avec notamment ce passage :
      http://www.7sur7.be/7s7/fr/16921/Syrie/article/detail/2141192/2014/12/04/Hollande-et-Daesh-ont-la-meme-cote-de-popularite.dhtml

      « Les bonnes relations entre 2008 et 2011 », période pendant laquelle la France était présidée par Nicolas Sarkozy, « n’étaient pas le résultat d’une initiative française. Il y a eu d’abord les Américains qui ont chargé l’administration française, à l’époque, de faire pression sur la Syrie au sujet de l’Iran. Il y a eu ensuite le Qatar qui poussait la France à améliorer ses relations avec la Syrie », déclare Bachar al-Assad.

      « Aujourd’hui, les choses n’ont pas changé. (Le président François) Hollande, comme Sarkozy, n’agit pas de son propre gré », ajoute-t-il.

    • Dans l’extrait que vous donnez @souriyam :

      Bachar al-Assad confirme par ailleurs que Damas considère les frappes des Américains et et de leurs alliés comme « une violation de la souveraineté nationale » de la Syrie. « Il s’agit d’une intervention illégale, d’abord parce qu’elle n’a pas reçu l’approbation du Conseil de sécurité (de l’ONU, ndlr), ensuite parce qu’elle n’a pas tenu compte de la souveraineté d’un État qui est la Syrie », déclare-t-il.

      7sur7 écrit « confirme » mais... c’est nouveau cette position, non ? Dans le très (très) intéressant entretien qu’il avait donné à Al-Akhbar (signalé par @gonzo : http://seenthis.net/messages/309621), Muallem expliquait avec une remarquable franchise qu’ils ne souhaitaient pas se mettre dans une posture de protestations purement verbales...

    • @niss : vous avez raison, et je ne l’avais pas aperçu. D’ailleurs cette opposition verbale à la modalité des frappes, à partir du principe de souveraineté, était plutôt prise en charge jusqu’ici par les Iraniens et les Russes, me semble-t-il. Est-ce un changement circonstanciel de la communication du régime syrien ou bien cela annonce-t-il quelque chose de plus concret ?