Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • #Éducation prioritaire : on tire toujours sur les vignerons
    ▻http://blogs.mediapart.fr/blog/sebastien-rome/091214/education-prioritaire-tire-toujours-sur-les-vignerons
    La #ruralitĂ© est (intentionnellement ?) oubliĂ©e !

    La #rĂ©forme de la politique de la #ville a fait apparaĂźtre les #inĂ©galitĂ©s sociales parce qu’elle a construit sa carte des quartiers prioritaires au carreau ; c’est-Ă -dire en analysant le revenu moyen des habitants sur des surfaces de carreaux de 200 m x 200m. Ce degrĂ© de finesse a permis de montrer une France invisible, celle que Christophe Guilluy ou Laurent Davezy dĂ©crivent et que Raymond Depardon photographie. Une France qui vote FN parce qu’elle est oubliĂ©e des politiques. En prenant le collĂšge pour rĂ©fĂ©rence pour choisir les Ă©tablissements relevant de l’Éducation prioritaire, on fait varier les Ă©chelles entre quelques centaines de mĂštres carrĂ©s autour du collĂšge jusqu’à plusieurs dizaines de kilomĂštres carrĂ©s. La densitĂ© et la masse de population varient d’autant.

    Bref, les indicateurs choisis pour construire l’éducation prioritaire ne permettent pas de comprendre toutes les situations de l’Éducation nationale, notamment, celles que l’on rencontre frĂ©quemment en Languedoc-Roussillon. À mettre la lanterne statistique sous le boisseau, on risque d’attiser la flamme frontiste. En n’utilisant pas de rĂ©els outils d’analyse de la difficultĂ© scolaire, on ne fait que prendre aux pauvres pour donner aux plus #pauvres. Pour utiliser une image, que l’on peut juger excessive, on fait tirer Ă  nouveau sur les vignerons.

    Dit autrement, qui peut croire que 48,6 % d’enfants sous le seuil de pauvretĂ© (donnĂ©es CAF) ne sont pas une prioritĂ© ? Voici un autre indicateur qu’on ne peut nĂ©gliger. Certes, il y a plus de pauvretĂ© ailleurs mais 48,6 % n’est-ce pas dĂ©jĂ  trop ?

    Quand on sait la levĂ©e de boucliers qu’il y a eu quand les professeurs de classes prĂ©pa ont Ă©tĂ© sollicitĂ© pour rĂ©partir les moyens vers le niveau d’enseignement le moins bien dotĂ©... aujourd’hui, ce sont les zones d’éducation prioritaires qui se partagent entre elles les moyens. Cela affecte considĂ©rablement le discours de l’augmentation du budget de l’éducation car,on a l’impression de gĂ©rer ce paquebot Ă  moyens constants Ă  cĂŽtĂ© des milliards du pacte de responsabilitĂ©.

    Car c’est lĂ  encore un paradoxe de cette rĂ©forme. Si l’on prend des statistiques au niveau des collĂšges, on est conduit Ă  faire une rĂ©forme de rĂ©partition des moyens entre collĂšges et l’on Ă©vacue d’une part la prioritĂ© Ă  l’école primaire comme cela est inscrit dans la loi de refondation et les objectifs de la rĂ©forme de l’éducation prioritaire et de l’autre on se prive d’une mobilitĂ© des moyens entre les niveaux les mieux dotĂ©s en France (LycĂ©es, classes prĂ©pa) et les niveaux les moins bien dotĂ©s. Bref, on tue dans l’Ɠuf la volontĂ© de refondation puisqu’au final on s’occupe des consĂ©quences de la difficultĂ© scolaire sans s’attaquer au moment oĂč elle se forme : dans les premiĂšres annĂ©es de la scolaritĂ©.