Câest amusant, il ne semble pas vraiment comprendre pourquoi il y a des intellectuels qui ont une autre vision que le libĂ©ralisme, car il ne semble pas comprendre tout ce qui ne rentre pas dans la matrice libĂ©rale :
la sociologie, le marxisme, tout ce qui permet de modĂ©liser les phĂ©nomĂšnes sociaux et dont lâinfluence sur lâindividu est Ă©norme...
Oui, le social agit Ă notre insu. La culture qui nous façonne, nous oriente, nous polarise, nous pilote, ce nâest pas le fruit de la seule construction individuelle. Bien sĂ»r quâon se veut rationnel, mais la complexitĂ© est telle, lâinfluence inconsciente est telle, que lâindividu nâa pas les capacitĂ©s de rationaliser tout ce qui lâanime.
Câest dingue de voir les libĂ©raux sâagripper Ă cette croyance simpliste de lâindividu indĂ©pendant et rationnel. Que ce modĂšle ait Ă©tĂ© utile pour franchir un palier durant le siĂšcle des lumiĂšres, trĂšs bien, mais câest la vertu du progrĂšs que dâaffiner les modĂšles et de les dĂ©passer pour amĂ©liorer notre comprĂ©hension du rĂ©el... Il est vraiment temps de passer Ă autre chose
Le paragraphe qui en dit long :
Le libĂ©ralisme conçoit lâhomme comme rationnel. Il le voit comme soumis Ă des passions et Ă des intĂ©rĂȘts et comme cherchant Ă satisfaire ses passions et ses intĂ©rĂȘts en utilisant les moyens qui lui semblent les meilleurs ; plus gĂ©nĂ©ralement, comme ayant des raisons de faire ce quâil fait ou de croire ce quâil croit. Il le voit comme mĂ» par des passions et des raisons comprĂ©hensibles plutĂŽt que par des causes qui agiraient Ă son insu. La psychologie mise en Ćuvre dans les thĂ©ories libĂ©rales coĂŻncide en un mot avec la psychologie ordinaire : celle dâAristote et des moralistes du XVIIe siĂšcle ; celle quâon a pratiquĂ©e de toute Ă©ternitĂ© et quâon met en Ćuvre tous les jours. Faute dâun meilleur terme, on qualifie cette psychologie de « rationnelle ». Câest celle quâutilisent tous les auteurs libĂ©raux : Adam Smith, Tocqueville, Max Weber.