• Les Objectifs du #développement_durable, un catalogue de #vœux_pieux - LeTemps.ch
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    A toute situation de crise correspondent des antécédents qu’il faut comprendre avant d’agir. Si des milliards d’êtres humains vivent dans la pauvreté, si les ressources de la planète s’épuisent, si le changement climatique menace, si les sols s’appauvrissent, il doit bien y avoir des raisons… Pourquoi les « experts » chargés de rédiger les ODD [ objectifs du développement durable ] n’ont-ils pas commencé leur travail en nommant les obstacles qui rendent impossible leur réalisation ? Pourquoi ne pas dénoncer la surconsommation des pays « riches », les ventes d’armes aux pays en guerre, l’accaparement des terres par des Etats ou des sociétés multinationales qui privent les autochtones de leurs moyens de subsistance, le scandale des OGM qui empêchent les paysans de contrôler leurs semences, les institutions financières qui imposent des programmes d’austérité, pour ne prendre que des exemples trop connus ?

    (...)

    Pourquoi tant d’inconséquences, de contradictions, voire de naïveté face aux réalités ? Pour une raison simple : parce que la définition du « développement durable », proposée par le Rapport Brundtland en 1987, a fait les frais d’un compromis politique entre les défenseurs de l’#environnement et les partisans du « #développement ». Ces derniers ont gagné en reléguant les préoccupations écologiques au rang de l’adjectif « durable » (ou « soutenable »). Si l’on avait osé parler « d’environnement durable », la face du monde n’aurait pas nécessairement été changée, mais on aurait au moins mis l’accent sur les véritables enjeux.

    Piégés par cette mauvaise définition – la #Banque_mondiale n’hésitant pas à dire que « le développement durable, c’est le développement qui dure »3 –, les ODD promettent le bonheur pour tous, grâce à une sorte d’Etat providence mondialisé alors que les mesures d’#austérité contraignent tous les #Etats à privatiser les biens publics et à couper dans les budgets sociaux. Il ne s’agit donc que d’un trompe-l’œil, d’un amalgame de bonnes intentions, sans doute respectables mais totalement irréalistes.