• « Charlie Hebdo », une « blessure arabo-française »
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/01/14/charlie-hebdo-une-blessure-arabo-francaise_4555955_3218.html

    http://www.kassataya.com/monde/15885-charlie-une-blessure-arabo-francaise

    Trois journalistes libanais, de bords politiques différents, débattent des leçons à tirer de la tuerie du 7 janvier.

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    Ce pessimisme noir, Nahla Chahal le partage. Cette sociologue engagée à gauche, éditorialiste au quotidien panarabe Al-Hayat, a vécu vingt ans à Paris avant de regagner Beyrouth. De ses conversations avec ses amis restés en France, elle garde le souvenir d’une " bombe à retardement ". " Je me souviendrai toujours de ce couple, intello, arabe, comme moi, pas du tout du genre Dieudonné, qui parlait de délit de faciès, de racisme et avait renoncé à voter parce que, selon eux, “Il faut que ça éclate”. "

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    Comme Pierre Abi Saab, elle pointe la " centralité " de la question palestinienne, grief fondateur du malaise arabo-occidental et s’effraie à l’idée que cette cause puisse être incarnée par les égorgeurs de l’EI. Sur la Syrie, motif de déchirement de la gauche arabe, Nahla Chahal, qui se dit " opposée à mort à Bachar Al-Assad ", estime que la France a été " très légère " :" Il faut être fou pour dire qu’il aurait fallu bombarder Damas. Ce dont on a besoin, c’est d’une conférence internationale avec tout le monde, y compris l’Iran et la Russie. Soit on persiste à vouloir gagner, et la guerre continue ; soit on essaie de régler les choses, on s’assied et on parle. "

    Y aura-t-il un avant et un après 7 janvier dans la relation de la France au monde arabe ? Le défilé boulevard Voltaire, dimanche 11 janvier, des alliés traditionnels de Paris, incite à penser que non. Pour le meilleur et pour le pire.