• De plus en plus de propriétaires immobiliers sont en difficulté financière
    http://www.lemonde.fr/argent/article/2015/01/19/de-plus-en-plus-de-proprietaires-immobiliers-sont-en-difficulte-financiere_4

    Les #propriétaires qui vivent en dessous du seuil de #pauvreté sont de plus en plus nombreux. Dans un rapport publié lundi 19 janvier, l’Agence nationale pour l’amélioration de l’#habitat (Anah) estime que leur nombre s’élève à 1,4 million. « Nous voyons, en périphérie des villes, de jeunes couples qui, pour devenir propriétaires, achètent un bien en mauvais état avec l’ambition de le retaper, se retrouvent vite asphyxiés par le #crédit et les charges et ne peuvent achever les travaux prévus », signale Blanche Guillemot, directrice de l’Anah.

    C’est le cas de Bruno et Elisabete Ferreira, 25 et 26 ans, qui ont acquis, en 2012, une maison des années 1960, dans un petit village de l’Oise : « Nous avions bien vu que les fenêtres étaient du simple vitrage, mais pas réalisé que la maison serait si difficile à chauffer, entraînant une note de gaz de 2 000 euros par an », raconte Elisabete. Leurs revenus, de 2 800 euros par mois, avec une charge de crédit de 950 euros, ne leur permettent donc pas d’engager, sans aide, les #travaux nécessaires.

    « Nous n’avions pas anticipé ces travaux de fond »
    Le PACT de l’Oise, opérateur de l’Anah sur le terrain, a estimé à 18 000 euros le changement des huisseries, l’isolation des combles et l’achat d’une chaudière neuve. L’essentiel de ces travaux pourront être exécutés – excepté l’isolation des murs, trop coûteuse – grâce aux 13 700 euros de subventions que l’Anah va débloquer. Mais le reste sera à la charge du couple. « Il est vrai que nous n’avions pas anticipé ces travaux de fond et nous avons un peu gaspillé nos économies dans la décoration, la peinture, le carrelage… », admet Elisabete.

    « Les accédants s’endettent de plus en plus, sur des durées de plus en plus longues, avec le risque que les #aléas de la vie, divorce, chômage, pépins de santé, par ailleurs plus fréquents qu’auparavant, se produisent en cours de remboursement, avec des conséquences dramatiques et des #impayés », observe Delphine Agier, chargée de mission #copropriété auprès du PACT Rhône-Alpes. « Un nombre croissant de copropriétés se retrouvent en difficulté, et les travailleurs sociaux sont peu enclins à aider les copropriétaires, car ils les croient à la tête d’un patrimoine qui peut être vendu, liquidé pour résorber la dette. Mais où iront-ils se loger ? », demande-t-elle. Le phénomène est fréquent dans de grandes villes comme Lyon et Marseille. L’Anah jauge que 19 % des immeubles en copropriété, en France, sont ainsi financièrement fragilisés : « C’est une bombe à retardement », prévient Mme Guillemot.

    #énergie