• Cols blancs, mains sales et casier vierge
    http://www.laviedesidees.fr/Cols-blancs-mains-sales-et-casier-vierge.html

    Comment les #élites parviennent-elles à commettre des délits sans être considérés et sans se considérer comme des délinquants ? Dans un ouvrage de synthèse, P. Lascoumes et C. Nagels montrent les moyens des puissants pour définir, utiliser, contourner ou éviter la loi pénale selon leur intérêt.

    Livres & études

    / #délinquance, élites, #corruption, #crime_d'Etat, criminalité

    #Livres_&_études #criminalité

    • Un ressort de l’#invisibilité de la délinquance des élites est lié à l’histoire de la constitution des savoirs sur le crime. À la fin du XIXe siècle, Enrico Ferri, un des fondateurs de l’école de criminologie positiviste italienne, divise la société en considérant que tout en haut se trouve une classe « qui ne commet pas de crimes, organiquement honnête » alors que tout en bas se trouvent des personnes « réfractaires à tout sentiment d’honnêteté » (p. 34). L’étude de la criminalité a longuement « rationalisé ce déni », « en ignorant totalement les transgressions commises par les élites » (p. 33). Des justifications de la différence entre les catégories de crimes se sont appuyées sur une distinction entre les mala in se et les mala prohibita, entre des vrais crimes et des crimes crées par la loi. Une telle différence recouvre bien ce qui serait du ressort éternel de la délinquance – le vol des pauvres – et ce qui serait le fruit de la création de normes variables moins importantes et dont la transgression n’aurait pas la même gravité – le contournement des règles comptables et fiscales des riches.