• Le chômage et l’espérance de vie - lesirritantsdepoleemploi.net
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    Le chômage tue : « Après un an d’inactivité, l’#espérance_de_vie diminue »

    INTERVIEW – Le nombre de #chômeurs sans activité a progressé de 5,7% sur l’année 2014. Un pourcentage inquiétant selon le psychiatre Michel Debout, qui alerte sur le risque de #traumatisme engendré par le chômage.

    En 2014, le chômage a fortement augmenté. Le nombre de chômeurs sans activité a progressé de 5,7% sur l’année. Le chômage de longue durée s’est lui aussi amplifié : le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi depuis plus d’un an a bondi de 9,3% en un an. Concernant les chômeurs inscrits depuis trois ans ou plus, la hausse atteint 19,1% sur un an. Pour le professeur Michel Debout, auteur avec Gérard Clavairoly de l’ouvrage "le traumatisme du chômage - Alerte sur la santé de 5 millions de personnes (Éditions de l’Atelier, janvier 2015), le chômage est un problème de #santé publique.

    Qui dit chômage, dit forcément problème de santé ?
    Non, il ne s’agit pas de dire que tous les chômeurs sont malades. En revanche, on peut parler de risque sur la santé. La perte d’emploi peut constituer – ce n’est pas automatique – un psycho-traumatisme et engendrer un état de stress. Celui-ci se traduit par une perte d’appétit, de sommeil, d’irritabilité et autres signes d’anxiété et ainsi aboutit à une perte d’estime de soi. À tel point que l’augmentation du chômage est corrélée à l’augmentation du nombre de suicides.

    L’absence d’emploi peut-elle entraîner des pathologies autres que psychiques ?
    Oui, cet état anxieux peut aussi causer des maladies circulatoires (hypertension, infarctus), une chute des défenses immunitaires et des rechutes de maladies comme le cancer. Quand on est fragilisé par ce genre de situation, on est plus exposé au développement de pathologies. Résultat : après un an de chômage, les personnes sans emploi voient leur espérance de vie diminuer d’une année par rapport aux travailleurs.

    Quels sont les signes qui doivent alerter ?
    Le « syndrome de la robe de chambre » est un signe d’alerte. Quand les chômeurs ne prennent plus la peine de s’inscrire dans le quotidien, n’organisent plus leur journée, ne mangent plus à des horaires réguliers, ne sortent plus et se replient sur eux-mêmes, c’est qu’ils entrent dans une spirale qui les tire vers l’isolement et peut être mortifère. Idem quand on constate une augmentation du tabac ou de la boisson.

    Quelles solutions proposez-vous ?
    Aux chômeurs, je dis que ce n’est pas de leur faute, qu’il ne faut pas culpabiliser et qu’ils ne doivent pas s’isoler. Gardez du lien humain et social, en pratiquant par exemple une petite activité sportive, culturelle ou associative. Aux politiques, je suggère de rendre obligatoire un rendez-vous médical dans les deux-trois mois qui suivent la perte d’emploi. Ce serait l’équivalent du médecin du travail pour les chômeurs. Ils ne sont pas tous malades mais puisqu’il y a un risque il faut qu’il y ait prévention. On leur signifierait que leur santé intéresse la société entière et qu’on ne les abandonne pas .

    #médicalisation et #abandon

    • Le chômage n’est pas l’envers du travail mais l’un de ses moments.

      Le chômage tue 14 000 Français par an. Le Point
      http://www.lepoint.fr/emploi/le-chomage-tue-14-000-francais-par-an-04-02-2015-1902276_30.php

      Privé d’emploi, on boit, on fume et on mange plus. Les chômeurs sont ainsi confrontés à une #surmortalité qu’une très sérieuse étude met en lumière.

      Selon une étude, la mortalité des chômeurs est en effet trois fois supérieure à celle des travailleurs [car, c’est bien connu, les chômeurs ne sont pas des travailleurs, et que le travail, c’est la santé, ndc]

      L’étude est passée presque inaperçue. Il est vrai qu’elle est tombée au moment de la vague d’attentats sur Paris. Publiée dans la grande revue d’épidémiologie, International Archives of Occupational and Environmental Health (1), elle révèle que le chômage tue chaque année en France 14 000 personnes. Soit presque deux fois plus que les accidents de la route. Un chiffre #effrayant et totalement inédit.

      Pendant douze ans, les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont suivi 6 000 Français âgés de 35 à 64 ans dans huit régions. Après avoir écarté tous les facteurs de risque et autres biais possibles, leurs conclusions sont sans appel : perdre son emploi fait chuter l’#espérance_de_vie ! La mortalité des chômeurs est en effet trois fois supérieure à celle des travailleurs. Non seulement les scientifiques ont découvert que les personnes sans emploi affichaient un taux de mortalité par suicide plus élevé que les actifs, mais aussi que la perte de travail favorisait l’apparition de pathologies cardiovasculaires. Les chômeurs ont ainsi un risque d’AVC et d’infarctus augmenté de 80 % par rapport aux actifs. Ils sont aussi plus nombreux à mourir de cancer. Le constat est identique chez les femmes ou les hommes.

      « La condition de chômeur induit des #conduites à #risque »

      Une hécatombe qui touche également de plein fouet les personnes socialement privilégiées, dont le profil socio-économique et le niveau d’études sont supérieurs à la moyenne, et ce, alors qu’elles prêtent naturellement plus attention à leur santé. « La condition de chômeur induit des conduites à risque, on fume plus, on boit plus, on mange plus déséquilibré, on voit donc apparaître hypertension, diabète et obésité, qui impactent la santé ; mais il existe un effet spécifique associé au chômage indépendant des autres facteurs de risque, souligne Pierre Meneton, chercheur en santé publique à l’Inserm. Une surmortalité que l’on n’explique pas bien, sans doute liée à la dimension psychologique du chômage, avec des phénomènes tels que la #dépression ou le manque de sommeil. » Comme l’écrivent les épidémiologistes, en conclusion de leur étude, « tuer des emplois [ sic , ndc] signifie tuer des gens, au sens figuré comme au sens propre ».

      (1) « Unenmployment is associated with high cardiovascular event rate and increased all-cause mortality inmiddle-aged socially privileged individuals », Pierre Meneton, Serge Hercberg, Joël Ménard, Int Arch Occup Environ Health, janvier 2014.

      #indignité #violence_auto_administrée #pauvreté #misère_existentielle_socialement_contruite #travail