Toucher vaginal sous anesthésie : pardon aux praticien.ne.s, nous sommes évidemment des tordues qui fantasmons sur le viol : A contrario
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De nombreux médecins, sages-femmes et étudiant.e.s ont donc pratiqué sur moi des touchers vaginaux : d’une part les touchers vaginaux requis par ma prise en charge, d’autre part ceux qui ont été pratiqués, avec mon consentement, par les étudiant.e.s présents lors des examens. J’avoue que j’ai été un peu surprise, 24 heures après mon premier accouchement, d’entendre la personne penchée sur moi me demander en désignant les 4 étudiant.e.s qui se tenaient timidement debout dans la salle d’examen, un peu en retrait, si j’étais d’accord pour qu’ils regardent et éventuellement procèdent aussi à l’examen, « pour apprendre, vous comprenez ». Toute personne ayant déjà vu un sexe féminin 24 heures après un accouchement par voie basse saisira à quel point il peut être compliqué de se trouver ainsi, vulnérable, dénudée, la vulve béante et ensanglantée devant 4 paires d’yeux hypnotisés et visiblement novices face à cette vision, physiquement affaiblie, du sang coulant jusque dans le sillon fessier sur le papier couvrant la table d’examen et les cuisses, levées haut vers les étriers, encore tremblantes du marathon de la veille. J’ai pourtant dit oui. Oui pour qu’ils regardent et oui pour qu’ils participent. Je ne voyais là rien de déplacé, ces étudiant.e.s étaient là pour apprendre, et on m’a demandé si j’étais d’accord. Idem pendant l’accouchement. L’étudiante sage-femme a systématiquement pratiqué les touchers vaginaux à la suite de la sage-femme, avec mon consentement. Certaines femmes refusent, certaines femmes acceptent. Cela dépend de beaucoup de choses et notamment de l’état physique et émotionnel de la patiente au moment de la demande.