Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Article11 - #Antiterrorisme : le diable se niche dans les (très petits) détails - Témoignage
    http://www.article11.info/?Antiterrorisme-le-diable-se-niche

    Malgré ma légère surdité, j’entends quelqu’un demander à ma compagne : « C’est vous qui avez téléphoné à l’Hérault du Jour ? » J’interviens : « Non, c’est moi. » On me demande de raconter les raisons et circonstances de mon appel. Je m’exécute, parle de la lettre ouverte. « Où est cette lettre ? », lance l’un des policiers. Je me dirige alors vers l’ordinateur de ma chambre, suivi par les sept policiers – ils sont tous jeunes, voire très jeunes, sauf deux légèrement en retrait qui ont l’air plus aguerris.

    Ils me demandent d’imprimer la lettre, puis me posent plein de questions. « Monsieur, il faut se présenter quand on téléphone », remarque l’un d’eux. La policière qui m’interroge réclame une pièce d’identité, ainsi que les noms et les prénoms de mes parents. Je m’attends à ce qu’on demande la même chose à ma compagne – mais il n’en est rien. Les questions continuent à fuser : « Qui êtes-vous ? », « Quel est votre travail ? » etc. La policière m’explique alors que suite aux récents et sanglants événements, l’expression « comité de rédaction » est devenue sensible ; son usage peut susciter des vérifications. Puis les uniformes lèvent le camp ; ils sont finalement restés un peu moins d’une demi-heure. Les policiers ont été corrects. Ils étaient sept, nous étions deux ; sous leurs vestes, j’ai vu des armes.

    Passé le choc, je réalise que ces policiers sont venus « visiter » le domicile d’un suspect de terrorisme. Ils ont d’ailleurs monté les quatre étages à pied (ma compagne m’a dit ne pas avoir entendu l’ascenseur alors que la porte de ce dernier fait un boucan énorme), avant de faire irruption dans notre séjour. Je réalise aussi que c’est la seule utilisation de l’expression « comité de rédaction » au téléphone qui a fait de moi un suspect de terrorisme. Je suis déjà habitué au délit de faciès : depuis une dizaine d’années, je suis parfois arrêté pour contrôle d’identité parce que j’ai un look « nord-africain ». Mais le soupçon de terrorisme, c’est nouveau pour moi…