• Philosophie du mal, Jean-Clet Martin
    http://blogs.mediapart.fr/edition/bookclub/article/270215/jean-clet-martin-philosophie-du-mal

    Dans le livre de Jean-Clet Martin, il ne s’agit donc pas #du_mal au sens moral mais du mal comme #expérience, comme « passion » – une expérience moins subjective que #métaphysique de l’altérité, de l’autre, du différent. Vivre devient expérimenter le mal, rencontrer un Autre qui force mon changement, une différence qui me fait violence. Le livre de Jean-Clet Martin est, à sa manière, un livre violent, recherchant la place où il pourrait être une altérité qui nous fait violence, l’altérité d’une pensée qui, par-delà les évidences néolibérales, l’abjection actuelle de la pensée commune, politique, philosophique, pose de manière brute, immédiate, la question pourtant la plus ancienne de la philosophie, qu’il faut alors entendre dans toute sa force et sa radicalité : comment vivre ?

    Il n’y a pas de philosophie sans la position de cette question, c’est cette question que les philosophes ne cessent de poser, de faire varier. Ce qu’est la philosophie est inséparable d’un certain type de vie mais surtout d’une urgence, d’une nécessité de la question : faire de la philosophie, c’est demander comment vivre, et si cette question du meilleur mode de vie a pu être répétée et recevoir des réponses, il y a surtout une nécessité par laquelle elle s’impose plus qu’elle n’est posée, une urgence violente et critique, à chaque fois actuelle. La violence de cette question vient de l’#actualité avec laquelle elle s’impose, ne cesse de s’imposer, sans médiation, à chacun, philosophe ou pas, qui fait alors l’expérience de cette question. La #philosophie commencerait par la conscience de l’urgence de cette question, la conscience de son actualité, de sa nécessité.