• Le maffesolisme, une « sociologie » en roue libre. Démonstration par l’absurde | Zilsel
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    Le 4 février 2015, le numéro 4/2014 de la revue Sociétés paraît sur le portail en ligne Cairn.info. Il est également disponible en format « papier » le 13 février, par l’intermédiaire des Éditions de Boeck. Dans le sommaire, un article classé dans les « marges » mérite l’attention : « Automobilités postmodernes : quand l’Autolib’ fait sensation à Paris »[1].

    Son auteur, Jean-Pierre Tremblay, originaire du Québec, propose de « mettre au jour les soubassements imaginaires d’un objet socio-technique urbain contemporain : l’Autolib’ » (confer l’ultime version envoyée par l’auteur à la rédaction de Sociétés en octobre 2014 : Automobilités, proposition Sociétés, JPT 2014, MX V2).

    Le résumé de cet article d’une dizaine de pages est suggestif :Tout cela aurait pu passer inaperçu. Des articles de ce genre, Sociétés en publie à la chaîne depuis « plus de vingt ans ». Rien de surprenant, rien de neuf, dira-t-on. Seulement voilà, il faut révéler dès maintenant que « Jean-Pierre Tremblay » n’existe pas ; c’est l’avatar d’une imposture intellectuelle calculée, un nom d’emprunt qui ne laissera heureusement pas d’empreinte scientifique. L’article est un canular rédigé par les auteurs de la présente mise au point. Peut-être l’article sera-t-il retiré par la rédaction de Sociétés (encore que, ce serait remettre en question l’intégrité épistémologique de l’évaluation…), mais cela importe peu car nous sommes parvenus à nos fins : démonter de l’intérieur, en toute connaissance de cause, la fumisterie de ce que nous appellerons le « maffesolisme » – c’est-à-dire, bien au-delà de la seule personnalité de Michel Maffesoli, le fondateur et directeur de la revue Sociétés, une certaine « sociologie interprétative/postmoderne » à vocation académique. Révélant le pot aux roses, nous relaterons ici l’histoire de ce canular et expliquerons pourquoi nous l’avons fabriqué.

    C’est peu dire que nous n’en revenons toujours pas d’avoir réussi à publier une telle somme de sottises dans une revue qui (pro)clame sa scientificité à qui veut encore l’entendre. Comme nous le montrerons, pièces à l’appui, le canular met en lumière le fonctionnement d’un collectif d’enseignement et de recherche qui continue d’essaimer dans le monde académique, en France et à l’étranger, et s’autorise d’espaces institutionnels, d’instruments de valorisation et de structures éditoriales, comme Sociétés. Or tout cela repose sur des bases scientifiquement très fragiles, et nous pensons l’avoir prouvé sans peine au moyen de cette expérimentation.

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