• P.R.O.F.S.
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    De février à août 2012, le Québec a connu une grande grève étudiante dont le cœur et le moteur initial a été la lutte contre la hausse des frais de scolarité universitaires, décrétée par le gouvernement du Parti Libéral du Québec (PLQ) alors au pouvoir depuis près de dix ans. Ce mouvement a rapidement ouvert sur une contestation plus large des politiques néolibérales conduites par le PLQ, articulées notamment à un développement centré sur l’extraction minière – le fameux « Plan Nord » – et le transport du pétrole bitumineux de l’Alberta.
    Pendant des mois, le gouvernement a opposé un refus radical aux revendications des étudiants et refusé de considérer le mouvement social qu’elles préfiguraient : déni, intimidation, désinformation et répression policière ont été ses principales armes, bien affutées du soutien docile des médias. La violence de cette fin de non recevoir, le refus et le matraquage brutal de toute apparition du politique dans le débat public, ont été ultimement entérinés par la promulgation d’une loi spéciale visant à imposer la fin de la grève et de la contestation. Cette loi a eu pour effet immédiat d’élargir encore le mouvement, d’y rallier une grande partie de la population québécoise, descendue dans la rue, marchant, casserolant soir après soir contre ce bâillon (« ta loi spéciale – on s’en câlisse ») et la judiciarisation de la contestation qu’il trahissait.

    #Québec #Canada #grève