Oubliez les douches courtes ! (Derrick Jensen) | Le Partage
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Alors, comment, et particulièrement avec cet enjeu planétaire, en sommes-nous arrivés à accepter ces réponses tout à fait inappropriées et insuffisantes ? Je pense que c’est en partie du au fait que nous soyons pris dans une double contrainte. Une double contrainte apparait lorsque nous faisons face à des options multiples mais que, peu importe laquelle nous choisissons, nous y perdons, et quand ne rien choisir n’est pas une option. Dès lors, il pourrait être assez facile de reconnaître que toutes les actions impliquant l’#économie industrielle sont destructrices (et nous ne devrions pas prétendre, par exemple, que les panneaux solaires nous en exemptent : ils nécessitent des infrastructures minières et des infrastructures de transport à toutes les étapes du processus de production ; on peut dire la même chose de toutes les soi-disant technologies vertes). Donc si nous choisissons l’option 1 – si nous participons activement à l’économie industrielle – nous pouvons penser, à court terme, que nous gagnons, puisque nous accumulons des #richesses, signe de réussite dans notre #société. Mais nous perdons, parce qu’à agir ainsi, nous abandonnons notre empathie, notre humanité animale. Et nous perdons vraiment parce que la #civilisation industrielle tue la planète, ce qui signifie que tout le monde est perdant. Si nous choisissons la solution « alternative » de vivre plus simplement, et donc de causer moins de mal, mais sans encore empêcher l’économie industrielle de tuer la planète, nous pouvons penser, à court terme, que nous gagnons, parce que nous nous sentons purs, et que nous n’avons pas eu à abandonner notre empathie (juste assez pour justifier de ne pas empêcher ces horreurs), mais, encore une fois, nous sommes perdants parce que la civilisation industrielle tue toujours la planète, ce qui signifie que tout le monde est perdant. La troisième option, agir délibérément pour stopper l’économie industrielle, est très effrayante pour un certain nombre de raisons, notamment mais pas seulement le fait que nous perdrions ces luxes (comme l’électricité) auxquels nous sommes habitués, ou le fait que ceux qui ont le pouvoir pourraient essayer de nous tuer si nous entravions sérieusement leur faculté d’exploiter le monde – rien de tout ça ne change le fait que ça vaut toujours mieux qu’une planète morte.