Davduf

#UnPaysQuiSeTientSage soutenu par la Quinzaine des Réalisateurs, Prix Lumières meilleur documentaire 2021, nommé aux Cesar 2021, « DernièreSommation » (Grasset), punk rock & contre-filatures + https://twitch.tv/davduf

  • « Au moins, dans un système totalitaire, on sait à quoi on a affaire » - Rue89 - L’Obs
    http://rue89.nouvelobs.com/2015/03/28/moins-systeme-totalitaire-sait-a-quoi-a-affaire-258343

    La loi sur le renseignement prévoit des algorithmes pour détecter les comportement suspects. Une « idéologie du big data » qui risque de nous pousser à nous autocensurer, prévient la chercheuse Antoinette Rouvroy.

    ’idée même de proportionnalité de la récolte des données par rapport à l’objectif n’est plus posée. L’objectif, c’est de réaliser la logique absolue de la sécurité, par avance. Et cette logique absolue ne peut pas être mise en balance avec quoi que ce soit d’autre.

    A lire d’urgence

    #Loi #Renseignement #Police #Surveillance

    • Je crois qu’on aurait tendance à appréhender la surveillance généralisée et systématique, réduite à soi, c’est-à-dire au profilage des individus pris isolément/séparément, mais cette surveillance permet probablement de mieux anticiper des comportements collectifs inhabituels, suspects, déviants, etc, bref des groupes organisés qui peuvent avoir une revendication politique. C’est certainement l’objet même du big data, l’anticipation des tendances ou le repérage d’événement inhabituels à grande échelle. Sous cet angle, la surveillance est plus inquiétante. Et il n’y a pas de relation directe entre société autoritaire et surveillance à partir des données personnelles (dans le cloud) et les algorithmes.

    • « On tend à nous faire croire, dans cette idéologie du big data, que tout est numérisable. Y compris nos intentions non encore formulées. Je pense qu’une forme de récalcitrance est vraiment de rendre compte du fait que tout n’est pas dans la machine. Et qu’il y a bien encore une distinction radicale entre le monde et le monde numérique. »

      ça me fait penser à ces gens qui croyaient que jamais une machine ne pourrait battre un champion du monde des échecs. Bon j’espère qu’elle a raison...

    • @davduf

      Avant snowden on n’avait pas idée à quel point la surveillance numérique est susceptible de représenter un poison (pour la démocratie) plutôt qu’un remède, au point de menacer les libertés fondamentales.

      Mais pour autant que le scandale ait été révélé, est-il possible d’entrevoir toutes les possibilités présentes et futures de la surveillance massive ?
      Par exemple combien entrevoient la possibilité de renforcer le contrôle sur les populations , ou de prédire des scénarios concernant des populations grâce au big data, bref tout ce qui peut renforcer l’établissement d’un pouvoir central.

      Je pense que les gouvernements ont justement pris la mesure de ce que représentait cette surveillance, alors que la majorité des citoyens la voit encore seulement comme une protection (en exagérant un peu).

      C’est comme pour la demande sécuritaire : faut-il y voir une protection du citoyen et/ou un renforcement du maintient de l’ordre (les structures existantes) ?

      De toute façon il y a un problème, le fait que la surveillance soit faite à priori (et non à postériori) faisant de tous des suspects. Et ce fait est un glissement vers (ou un renforcement de) l’autoritarisme.

    • Avec 15 ans de retard, pour qui connaitrait pas, je signale Big sister de Jérôme Leroy, un bref #polar d’anticipation publié en 2000 et réédité chez Mille et une nuits qui met en scène une société dirigée par ordinateur. Exemple, comment ne pas s’alerter lorsqu’un passionné d’informatique s’écarter de son comportement usuel en achetant « La situation des classes laborieuses en Angleterre » d’Engels ? comment prévenir la dérive annoncée par cet écart ? Et tous les écarts potentiellement dangereux ?

      #police_des_comportements

    • @davduf

      J’y ai repensé à l’idée qu’il n’y avait pas (selon moi) de relation directe (apparente) entre l’autoritarisme des Etats et la surveillance (massive notamment). En approfondissant, donc seul les Etats-Unis bénéficierait de cette surveillance massive, les autres en étant exclus ou ne pouvant pas bénéficier de cette avantage technologique. Et les autres Etat étant du coup plus démocratique.

      Si les dirigeants et gouvernements européens se sont indignés (contrairement à Obama) de la surveilance systématique et globale des américains, et ont affiché publiquement leur stupéfaction, c’est donc que la démocratie européenne n’a pas dérivé autant que celle des états-unis et n’est pas prête à sacrifier les libertés fondamentales de ses concitoyens pour plus de « sécurité ».

      Mais est-ce que les régimes politiques des puissances européennes sont si différents de ceux des états-unis, alors qu’ils peuventavoir à mener une stratégie commune contre le « terrorisme » ?

      A la rigueur il n’est nullement besoin que les gouvernements européens fassent de la surveillance massive pour assurer leur « sécurité » intérieure ; il suffit qu’ils coopèrent avec les services de renseignements américains.

      Je n’ai pas suivi en détail les révélations de snowden, mais je pense qu’il est logique que tous les pays alliés des états-unis, qui mènent une stratégie commune contre le « terrorisme », se servent abondamment dans les données collectées par la NSA.

      Comme disent les hackers, l’internet n’a pas de frontières ("no borders"), cette idée est importante du point de vue de la surveillance massive - idée discutée dans la vidéo « Word tomorrow » de Julian Assange et dans « Cypherpunks ».

      Donc un gouvernement peut ne pas collecter massivement des données sur son territoire, mais tirer partie de celles collectées par ses alliés. Et comme les Etats-Unis avalent la majorité des communications numériques mondiales...

      https://en.wikipedia.org/wiki/World_Tomorrow
      https://en.wikipedia.org/wiki/Cypherpunks_%28book%29