• Quelques éléments méconnus de la longue histoire de l’Afrique - vu sur twitter chez @le_bougnoulosophe

    Paradoxalement, la faiblesse de l’#Afrique vient du fait qu’elle n’a jamais été isolée du « vieux monde », elle en a fait partie intégrante.
    Des entités comme l’Egypte ou l’Ethiopie sont bien plus anciennes que bien des régions « européennes ». Le nom même « d’Afrique » se réfère à une province romaine située en Tunisie.
    Rappelons également que tout l’est et le nord de l’Afrique ont été en contact incessant avec le #Moyen-orient, et ce depuis l’antiquité.
    Rappelons aussi que tout l’or qui circule au #Moyen-âge en #Europe provient d’Afrique.
    L’Afrique, c’est une partie du « vieux monde » qui a été altérisée et barbarisée afin de permettre son découpage suivant une logique coloniale.
    Savez-vous par exemple que « Cyrénaique » et « Tripolitaine » se référent à des anciennes cités grecques de Libye ?
    Un des plus anciens « explorateurs » de l’Afrique, 500 ans avant J-C, fut le phénicien Hannon qui se promenait aux abords du Mont Cameroun...
    Savez-vous qu’au IVème siècle une partie de la péninsule arabique était sous le joug de l’Éthiopie (Aksoum) ?
    Et que les abyssins ont en partie christianisé certains arabes... ;) [le coran en fait d’ailleurs mention !]
    Bref, le discours européen de la « Terra incognita » autour de l’Afrique visait à s’approprier ce territoire, rien d’autre...
    Savez-vous que le grand malheur de « l’Israel » antique fut d’être à cheval entre 2 Grands Empires, l’un africain et l’autre moyen-oriental ?
    L’#ethnocentrisme européen fait qu’en Europe, on oublie (occulte ?) que l’#histoire s’est longtemps faite sans elle... ;)

    • [...] les navigateurs européens des XVIIe et XVIIIe siècles se trouvaient en territoire bien plus familier [sur les côtes de l’Afrique de l’Ouest] que lorsqu’ils s’aventurèrent dans des endroits comme la Chine ou le Brésil. Je soupçonne que c’est l’affinité sous-jacente qui expliquait la réaction européenne commune de dégoût et d’effarement lors de la confrontation avec tant d’aspects du rituel africain : un déni à tout prix de s’y reconnaître. Parce que, par bien des manières, les conceptions du monde africaines semblaient se saisir des mêmes questions et aboutir précisément aux conclusions que les Européens étaient soucieux d’écarter

      in David Graeber, Le fétichisme comme inventivité sociale, Sortir de l’économie n°4, 2012, p.231.

      http://sortirdeleconomie.ouvaton.org/sde-n4-p223.pdf