Nidal

“You know what I did? I left troops to take the oil. I took the oil. The only troops I have are taking the oil, they’re protecting the oil. I took over the oil.”

  • Le nouveau livre de Georges Corm, Pensée et politique dans le monde arabe est paru cette semaine.

    Lire dans l’Huma : Vaste panorama de la culture arabe et de ses intellectuels
    http://www.humanite.fr/vaste-panorama-de-la-culture-arabe-et-de-ses-intellectuels-570951

    Il redonne vie, à grand renfort d’exemples concrets et de portraits vivants, à nombre d’intellectuels arabes, comme Al Tahtawi (1801-1873). Mandaté par le gouverneur d’Égypte, Mohammed Ali, pour aller en mission à Paris, ce dernier a introduit la culture française en Égypte en initiant un grand mouvement de traduction vers l’arabe d’œuvres françaises. Corm montre que la pensée arabe n’est pas monolithique, mais polymorphe, et qu’elle a pu donner lieu à des débats et controverses, comme par exemple entre le grand réformateur religieux égyptien Mohammed Abdou (1849-1905) et l’essayiste libanais positiviste convaincu des bienfaits de la laïcité, Farah Antoun (1874-1922). Plus près de nous, Taha Hussein (1889-1973), intellectuel égyptien aveugle, a critiqué la façon d’enseigner la religion dans la célèbre université Al-Azhar du Caire, et a affirmé que, par son histoire, l’Égypte appartient au monde européen méditerranéen, soulignant les profondes influences réciproques entre l’Égypte pharaonique et la Grèce et Rome. Georges Corm n’oublie pas les femmes et en cite plusieurs comme May Ziadé (1886-1941), première femme de lettres arabe d’origine palestino-libanaise, qui a tenu un salon littéraire, ou Nawal El Saadawi, aux multiples talents d’écriture, emprisonnée en 1981 car opposante au régime d’Anouar El Sadate. Sur le plan religieux, il oppose au cliché sur l’islamisme de nombreux autres courants, comme la «  wassatiya  » ou «  juste milieu  », pensée religieuse ancrée dans le Coran et contrant la pensée islamiste radicale et fanatique. Ce vaste panorama est passionnant et démontre de manière stimulante la richesse exceptionnelle de la culture arabe.

    • Il faudrait que les intellectuels égyptiens reviennent sur leur attitude pendant la présidence de Morsi. Sur leur refus d’un Président Frère Musulman élu légalement, et dont la religion reflétait bien la population égyptienne (pratiquement pas d’athée dans cette population à part peut-être dans un minuscule microcosme intellectuel). Président qui avait fait preuve d’habileté pour écarter du pouvoir le général Tantaoui, Président qui n’était pas extrémiste, et qui n’avait absolument pas tous les pouvoirs (médias restés à la solde des classes aisées, hauts fonctionnaires de justice de même, et armée toujours puissante). Morsi avait fait peu d’erreurs dans une situation extrêmement difficile. Une partie des députés Frères Musulmans avaient été au dessous de tout, votant des lois totalement stupides (mais la vie dans la clandestinité sous une dictature rend sans doute difficile la formation d’hommes et femmes politiques et l’émergence d’une pensée politique très élaborée et moderne).

      Ces intellectuels qui ont appelé l’armée contre le premier Président légalement élu d’Egypte, faisant replonger le pays dans une dictature atroce qui a massacré en bien plus grand nombre que la révolution elle-même ne l’avait fait, est-ce qu’ils ont fait leur autocritique ?

    • Stephane, je ne vois pas le rapport du tout avec le bouquin de Corm (qui est par ailleurs un intellectuel libanais). Tu introduis par ailleurs le confusion entre le fait que les Egyptiens n’étant pas athées (selon je ne sais quelle source), ils seraient automatiquement islamistes, ce qui n’a évidemment pas de sens.