• Lettre ouverte pour protester contre la conférence de Monique Canto-Sperber lors de la « Nuit de la philosophie » - AURDIP
    http://www.aurdip.fr/lettre-ouverte-pour-protester-1280.html
    19 avril

    Communiqué de presse (19 avril 2015)—En réponse à l’annonce que Monique Canto-Sperber, célèbre intellectuelle française et administratrice d’instances universitaires, donnera une conférence sur la liberté de parole à la prestigieuse "Nuit de la philosophie", le 24 avril à New York, un groupe de plus de cent universitaires de plusieurs pays, dont quelques-uns des intellectuels les plus connus mondialement aujourd’hui, ont signé une lettre ouverte de protestation.

    Il est notoire qu’alors qu’elle dirigeait l’Ecole Normale supérieure de Paris, Canto-Sperber a empêché la tenue de deux événements importants organisés par le Collectif Palestine. De plus la rhétorique et la tactique qu’elle a utilisées à ces occasions sont devenues un modèle virtuel pour des actes répétés de censure non seulement en France, mais aussi au Royaume-Uni et ailleurs.

    De grandes figures de la philosophie, de l’éthique, de la politique et de la culture des deux côtés de l’Atlantique, comme Alain Badiou, Etienne Balibar, Catherine Malabou, Jacques Rancière, Angela Davis, Judith Butler, Richard Falk, Joan W. Scott, Gayatri Chakravorty Spivak, Bruce Robbins et de nombreux autres ont signé la lettre écrite par Ahmed Abbes (CNRS), Michael Harris (Columbia), et David Palumbo-Liu (Stanford), qui déclare en particulier :

    « Loin d’être une championne de la liberté académique pour tous, Monique Canto-Sperber a agressivement et sélectivement refusé la liberté académique à un groupe spécifique tout en l’accordant à tous les autres. C’est notre conviction que la liberté académique ne doit pas être appliquée de manière sélective : c’est un droit universel.

    Nous trouvons remarquable que non seulement votre comité d’organisation ne pouvait ignorer ce passé de censure, mais qu’il accorde même maintenant à cette personne une plateforme pour exprimer son "soutien" à la libre parole. C’est plus que scandaleux—cela dépasse l’imagination et apparaît comme un blanchiment des données historiques.

    Si nous reconnaissons et respectons le droit de Canto-Sperber de parler à votre colloque, nous pensons qu’il est de notre devoir de manifester notre profond désappointement et de protester dans les termes les plus forts contre le fait qu’une des personnes principales sélectionnées pour promouvoir la liberté de parole à votre "Nuit de la philosophie" l’ait ouvertement refusée aux Palestiniens et à leurs défenseurs. En agissant ainsi, vous faites de cet événement une farce et montrez la minceur de votre engagement envers la liberté académique et la liberté de parole. »

    http://seenthis.net/messages/361306

    • La Nuit de la philosophie à New York
      26 avril |Michael Harris, Traduction JPP pour l’AURDIP |
      http://www.aurdip.fr/la-nuit-de-la-philosophie-a-new.html

      (...) L’un des conférenciers invités a annoncé son intention de se retirer de l’évènement, mais elle a été convaincue du contraire quand les organisateurs expliquèrent que Canto-Sperber avait choisi son propre thème. Une vidéo du discours de Stéphane Hessel, en 2011 devant le Panthéon, a été postée sur la page Facebook de l’évènement [2]. (L’annulation du discours prévu de Hessel à l’ENS a été l’un des premiers actes de censure de Canto-Sperber)

      Un autre conférencier invité, Omri Boehm, de la New School, a annoncé sur la page Facebook de l’évènement :

      « Changement de thème : au lieu d’intervenir sur "Pensée et obéissance", j’aborderai "BDS, liberté d’expression, violence" », Omri Boehm (23 h, Salle de danse de l’ambassade française).

      Avant le début de l’intervention, le militant new-yorkais Peter Hogness avait distribué des tracts dans la salle de danse contenant le texte de la Lettre ouverte de protestation, avec la liste de ses signataires. Il lui a été ordonné par des agents du consulat français de cesser et, à un moment, ils ont tenté de lui prendre les tracts des mains, lui disant que s’il continuait, il serait expulsé par la force. Après avoir informé la foule de cela, il s’est trouvé autorisé à poursuivre la distribution des tracts à la porte de la salle.(...)