• « Nous venons libérer les stagiaires »
    http://www.lemonde.fr/stages-premier-emploi/article/2015/04/24/chez-my-little-paris-action-contre-l-abus-de-stages_4622360_4468494.html

    Tous les regards se figent lorsque, dans ce loft d’artiste, à quelques pas de Barbès à Paris, la porte s’ouvre sous une pluie de confettis. « Nous venons libérer les #stagiaires ! » Sept membres de l’association Génération #précaire, masqués de blanc, font irruption, jeudi 23 avril, au milieu de la rédaction de My Little Paris. Ils reprochent à cette start-up, fleurissant dans le milieu de la mode et du lifestyle, d’abuser des stages pour faire tourner leur #entreprise.

    Sur des tables en bois brossé, des jeunes filles alignées devant leur écran répriment un sourire. « Sur les 70 collaborateurs que revendique cette entreprise, 40 % sont stagiaires , avance Patrick membre de Génération précaire, qui coordonne l’action. C’est quatre fois plus que ce qui est légalement autorisé. » Il vient de remettre à Bruno Vuillier, directeur général de la société, une boîte, imitant celles remplies de produits de beauté que vend le site, dans laquelle se trouve une copie de la loi sur l’encadrement des stages.

    Publiée au Journal officiel le 11 juillet 2014, la nouvelle version de cette loi a étendu les droits des stagiaires, revalorisant leur gratification minimale d’une centaine d’euros, soit 523 euros par mois, leur donnant aussi accès aux tickets restaurant et au défraiement des transports. « Si deux décrets ont déjà permis d’entériner ces améliorations et de limiter les abus, celui concernant le plafonnement du nombre de stagiaires dans l’entreprise à 10 % du nombre de salariés n’est toujours pas publié, explique Patrick. Il est coincé dans une partie de ping-pong entre le ministère du travail, celui de l’enseignement supérieur et le Medef. »