Si je peux me permettre : un des pièges ici est de se focaliser sur la jupe (même pour, de manière positive, la revendiquer), puisque ce serait accepter que le débat porte sur… la longueur de la jupe. Et c’est bien là qu’on veut nous entraîner (depuis au moins La journée de la jupe sur Arte en 2009 – il me semble qu’il y avait un énorme texte de Mona là-dessus), et donc là où il ne faut pas aller.
Je suppose qu’on est tous d’accords ici pour considérer que le problème n’est pas la jupe ni sa longueur, mais le racisme et l’islamophobie, institutionnels et banalisés, qui s’attaquent en priorité aux femmes (et notamment : les jeunes femmes et les femmes enceintes). Le sujet est donc double : à la fois l’islamophobie/racisme, et le fait que sa manifestation est très genrée.
Alors évidemment, si l’on pense que l’utilisation de la jupe comme symbole de revendication peut être utile, pourquoi pas. Mais je crains que l’ambiance médiatique ne se prête pas à ces subtilités : le Monde a déjà fait sa une sur l’idée que c’est bien la jupe elle-même qui constitue une « nouvelle fracture à l’école » (et non l’insupportable racisme institutionnel) :