• Crise : Trichet se justifie devant les parlementaires irlandais
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/irlande-la-tentative-de-justifcation-de-jean-claude-trichet-devant-les-par

    Après avoir accepté de s’expliquer hors du cadre officiel devant la commission d’enquête du parlement irlandais sur les causes de la crise, Jean-Claude Trichet a nié toute responsabilité de la #BCE dans la crise irlandaise. Sans convaincre.
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    En ce qui concerne les causes de la crise, Jean-Claude Trichet estime que c’est le manque de discipline budgétaire des Etats de la zone euro (la « négligence bénine », souligne l’ancien président de la BCE) qui, pour l’ancien président de la BCE, est à l’origine de tous les maux. Pour lui, ce sont les gouvernements qui sont donc à l’origine de la crise, notamment parce qu’ils n’ont pas écouté les « mises en garde » de la BCE. Concernant l’Irlande, il a blâmé la hausse des salaires qui a dégradé la compétitivité du pays.

    C’est donc à une leçon de doctrine néoclassique que s’est livré le Français devant un auditoire irlandais qui a dû rester sur sa faim. Car Jean-Claude Trichet, tout occupé à disculper la BCE - et à se disculper lui-même - oublie beaucoup de données. Certes, il est juste, comme il le souligne, qu’il est plus aisé de regarder cette histoire « avec les lunettes d’aujourd’hui », mais le storytelling de celui qui fut le chantre du « franc fort » manque de conviction sur plus d’un point.
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    En fin de séance, Jean-Claude Trichet semblait peu soucieux de répondre aux députés et répondait avec de nouvelles questions. Ou avec emportement lorsque les questions portaient sur le "chantage" de la BCE.

    On comprend que le sénateur indépendant irlandais Sean Barrett ne décolérait pas à l’issue de cette réunion. Il a ainsi twitté son indignation (avant de supprimer le tweet peu après) contre « une inacceptable volonté de se dérober de ses responsabilités de la part de Jean-Claude Trichet dans les réponses aux membres de la commission d’enquête bancaire. »

    Elayne Birne, journaliste irlandaise, estime, elle, que, si elle était membre de la commission d’enquête, elle aurait quitté la salle. « C’est une farce. Absolument irrespectueuse pour la démocratie irlandaise. Humiliant. »
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    De façon générale cette intervention souligne le problème posé par l’indépendance de la BCE : l’absence de responsabilité de ses dirigeants qui n’ont, ni pendant, ni après leur mandat, de compte à rendre sur leur action.

    #Irlande #Islande #Grèce, BCE… encore un excellent Romaric Godin.