la voie du jaguar

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  • Une démocratie terrifiante

    Georges Lapierre

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    1968 reste, quoi qu’on dise, une date butoir dans le monde occidental, chrétien et capitaliste ; elle marque l’opposition de la société à la montée en puissance de l’activité marchande qui, tel un raz-de-marée, bouleverse une vie sociale qui avait tant bien que mal résisté à ses méfaits. La résistance de la société à cette brusque accélération de l’activité mercantile aura été éphémère en Amérique du Nord et en Europe, où elle s’est vite délitée dans un sauve-qui-peut catégoriel assez vain. La digue, un instant dressée face à l’Empire du commerce, était si fragile qu’elle a fait eau de toute part pour s’effondrer devant la puissance de la vague qui, ne rencontrant plus de résistance digne de ce nom, a envahi la société pour la pénétrer dans ses moindres recoins, désagrégeant les rapports sociaux qui s’étaient construits ou reconstitués.

    Au Mexique et, plus généralement, dans toute l’Amérique du Sud, la résistance de la société à cet assaut du monde capitaliste a été plus conséquente, et c’est en ayant recours à des dictatures militaires que le capital a pu vaincre les oppositions et les rejets qu’il avait suscités. Au Mexique, le souvenir même de 1968 représente encore un danger, et l’État mexicain est amené à réagir par des mesures les plus extrêmes pour tenter de mettre fin une bonne fois pour toutes à l’idée lancinante qu’une autre vie, hors du capitalisme, est possible. (...)

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