• Enquête de Robert Fisk : qui bombarde qui au Moyen-Orient ?
    http://www.dedefensa.org/article-enqu_te_de_robert_fisk_qui_bombarde_qui_au_moyen-orient__06_05_20

    @TITREBREVE = Enquête de Robert Fisk : qui bombarde qui au Moyen-Orient ? Robert Fisk, l’excellent reporteur-vedette de The Independent, nous avait habitués, depuis des années, à des articles développés autour d’arguments structurés, exposant des situations spécifiques parfaitement définies. Il présentait cela selon ses conceptions, qu’il ne dissimulait pas, comme c’est le cas normal pour un reporteur qui met dans son travail un engagement politique.

    Ce n’est pas l’engagement de Fisk

    • Le Moyen-Orient est dans un état de décomposition avancée (Fisk cite le mot, qui est le résumé du rapport que le chef d’état-major français, le général Pierre de Villers, a rapporté de l’Irak : “état de décomposition”)... Tout se défait, tout se dissout, – bien au-delà du stade de la déstructuration. Le désordre règne, cavalcade, tourbillonne, et alors l’on comprend qu’il ne s’agit plus vraiment du seul Moyen-Orient qui est mis en cause ... Non, le Moyen-Orient, finalement, n’est qu’une folie un peu plus visible que le reste, mais c’est aussi et d’abord un reflet de la situation absolument tourbillonnante du monde. Même le commentateur le plus “engagé”, à certains moments, baisse les bras et admet qu’il y a d’abord à décrire cette situation générale, absolument terrible et incroyable, qui nous file comme du sable entre les doigts.

    • *Robert Fisk : Who is bombing whom in the Middle East ?*
      http://www.independent.co.uk/voices/comment/robert-fisk-who-is-bombing-whom-in-the-middle-east-10222938.html

      Et si vous voulez apprécier le sectarisme de tout cela, il suffit de considérer la plus récente demande de l’Arabie saoudite d’un envoi plus important de troupes pakistanaises pour protéger le royaume (et peut-être aider à envahir le Yémen) ; demande exprimée par le nouveau prince héritier saoudien qui est aussi ministre de la défense. Mohammed bin Salman, à seulement 34 ans, n’est pas beaucoup plus âgé que ses pilotes de chasse. Mais les Saoudiens ont ajouté un deuxième demande scandaleuse : que les Pakistanais n’envoient que des soldats musulmans sunnites. Les pakistanais musulmans chiites, officiers ou hommes de troupe (qui représentent 30 pour cent des forces armées pakistanaises) ne sont pas les bienvenus.

      Il est préférable de laisser répondre à cette demande sectaire, Khalid Muhammad qui écrit dans cet excellent journal pakistanais « The Nation » : « L’armée et la population du Pakistan sont réunis pour la première fois depuis de nombreuses années pour éliminer le fléau du terrorisme ». Mais « les Saoudiens tentent maintenant de diviser non seulement la population, mais aussi de diviser notre armée. Quand un soldat met son uniforme, il se bat pour le pays qu’il considère comme le sien, pas pour les convictions religieuses qu’il porte individuellement ... Est-ce qu’ils (les Saoudiens) estiment qu’une armée professionnelle comme le Pakistan ... ne peut pas se battre pour une cause commune justifiée ? Si tel est le cas, alors pourquoi demander au Pakistan d’envoyer ses forces armées ? »

      Il faut se rappeler que les soldats pakistanais ont été tués par l’armée irakienne dans la bataille pour la ville saoudienne de Khafji en 1991. Était-ils tous des sunnites ? Je me le demande.

    • Robert Fisk : Who is bombing whom in the Middle East ?
      http://www.independent.co.uk/voices/comment/robert-fisk-who-is-bombing-whom-in-the-middle-east-10222938.html

      Et puis, bien sûr, il ya les très grands gagnants dans tout ce sang : les fabricants d’armes. Au cours de la seule année dernière, Raytheon et Lockheed Martin ont fourni 1,3 G £ de missiles aux Saoudiens. Mais il ya trois ans, Der Spiegel a dénonçait l’Union européenne comme le plus important fournisseur d’armes de l’Arabie saoudite, et la semaine dernière la France a annoncé la vente de 24 avions Rafale au Qatar, pour environ 5,7 milliards de livres sterling. L’Egypte vient d’acheter 24 autres Rafales.

      Il est utile de rappeler à ce stade que les services de recherche du Congrès des États-Unis estiment que la plus grande part du budget de Isis vient de « donateurs privés » situés - vous l’aurez deviné - en Arabie saoudite, au Qatar, dans les Émirats arabes unis et au Koweït.