Mané

Critique de Sciences & doctorant en anthropo-épistémologie

  • Le pouvoir de la vérité
    http://reflexivites.hypotheses.org/6963

    Le thème de cette année réflexive semblait particulièrement adapté aux recherches que je mène sur la direction de conscience. Le coeur même de cette pratique est l’aveu, c’est à dire « dire vrai » sur soi, dire tout, tout le temps, à son directeur de conscience. Une partie de mon travail consiste à poser les questions suivantes : pourquoi un catholique doit-il dire vrai à son directeur de conscience ? Comment fait-il ? (Il y aurait des techniques du « dire-vrai ») ? A qui dit-il sa vérité et qu’est-ce que cela produit ?

    [...]

    Je partirai de ma définition du « dire vrai » en sciences sociales, définition très contestable et incomplète, mais peu importe, il faut bien prendre un point de départ, alors essayons.
    En sciences sociales, dire-vrai, ce serait dire quelque chose qui a une prise sur la manière dont nous nous représentons le réel ; qui interroge la façon dont nous construisons cette représentation ; qui cherche à expliquer pourquoi nous choisissons cette représentation plutôt qu’une autre. Ce serait déchiffrer une, des vérités sur notre rapport au réel. Ces tentatives de « dire vrai » (qui ne recoupent pas le fait de dire « la » vérité… comme on pourrait le dire avec Pablo Neruda, « La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité » ) ont un effet sur nos vies. Les chercheurs en sciences sociales peuvent donner une épaisseur, une consistance, une cohérence à la réalité des vies. En cela, dire une « vérité » c’est un jeu de dévoilement, et ce dévoilement peut avoir une puissance considérable.

    #épistémologie #SHS #réflexivité