• A LIRE : Le viol, arme de destruction massive en Egypte - Libération http://www.liberation.fr/monde/2015/05/19/le-viol-arme-de-destruction-massive-en-egypte_1312261

    La Fédération internationale des droits de l’homme dénonce des violences sexuelles à l’encontre des opposants lors de la prise du pouvoir par l’armée en 2013.
    La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), basée à Paris, a publié un rapport d’une trentaine de pages, ce mardi, accablant les autorités égyptiennes accusées d’user à grande échelle de violences, en particulier sexuelles, contre les opposants politiques. Selon l’ONG, les agressions sexuelles et viols ont augmenté de façon inquiétante depuis que l’armée a pris le contrôle du pays en juillet 2013, avec un pic enregistré à cette période. Entre le 28 juin et le 7 juillet 2013, 186 femmes auraient été victimes de ces agissements.

    Le rapport indique que les violences seraient perpétrées par des membres de la police ou des milices à la solde « des agents des services de renseignement, de la Sécurité nationale ainsi que de militaires du gouvernement ». Ces violences suivent des arrestations jugées arbitraires par l’ONG.

    DES ENFANTS VICTIMES DE VIOL

    Ces attaques ne ciblent pas uniquement les femmes. Parmi les victimes, se trouvent aussi des membres des Frères musulmans, des étudiants et même des enfants. Des attouchements et viols auraient eu lieu dans des prisons ou des centres de détention pour mineurs. Se confiant au quotidien britannique The Independent, un ancien employé du centre de détention El-Eqabiya pour majeurs et mineurs raconte que « [les enfants] qui n’ont pas été violés sont des exceptions ».

    (...) La soudaine augmentation de viols et de la répression généralisée alliées à l’impunité des mis en cause suggèrent que ces pratiques serviraient à museler les possibles opposants et à éviter toute contestation du régime. Le président Abdel Fatah al-Sissi est accusé d’hypocrisie par la FIDH : malgré l’annonce publique que la lutte contre le harcèlement et les violences sexuelles constitue une priorité, la justice tarde à agir.

    (...) Des abus ont également été commis sur des membres de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bis et trans) lors de descentes de police. Un membre d’une ONG rapporte que 77 personnes ont été arrêtées après douze rafles policières entre octobre 2013 et mai 2014.
    (...)
    Et la journaliste britannique du Guardian d’origine égyptienne, Shereen El Feki, explique dans un article de mardi qu’il est peu probable que la société civile se saisisse du sujet : beaucoup sont prêts à fermer les yeux sur les arrestations arbitraires et les exactions si cela peut être synonyme de stabilité politique, dans un pays où le président Al-Sissi jouit d’un taux de popularité de 80%.