• « Emeutia érotika » et autres textes - Érotisme, littérature et politique, Zones subversives
    http://www.zones-subversives.com/2015/05/erotisme-litterature-et-politique.html

    La contestation politique doit s’appuyer sur les plaisirs de la vie. #Lilith_Jaywalker propose des récits érotiques qui alimentent également une réflexion #politique sur l’amour et le plaisir sensuel. Sa #litterature permet de renouveller le #feminisme à travers une critique des normes et des contraintes sociales. Mais Lilith Jaywalker s’inscrit surtout dans une demarche révolutionnaire pour inventer une nouvelle société fondée sur le plaisir et la jouissance.

     
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    L’#érotisme devient une forme de #résistance dans un contexte de pacification sociale. Mais la jouissance ne remplace pas l’#action_révolutionnaire. Au contraire, les deux semblent liés. « Non pas que je pense que l’un soit exclusif de l’autre, car qui m’aura lu aura compris que je place la jouissance au cœur même de l’émeute, mais dans les temps morts de paix sociale, l’érotisme conserve son pouvoir subversif », précise Lilith Jaywalker. En 1997, la Bibliothèque des émeutes rapproche également le fait émeutier du sentiment amoureux. « L’explosion du départ, où se brisent les barrières des comportements courants, où se culbutent la liberté et la responsabilité, où détruire devient construire, en est le clairon », indique le texte insurrectionaliste. L’#amour et la #révolte permettent de briser la monotonie du quotidien pour s’enthousiasmer pour des sensations nouvelles, avec le désir que le changement s’éternise.

    La nouvelle « Emeutia erotika » se situe le #23_mars_1979 au cours de la grande #manifestation des sidérurgistes à Paris. Les ouvriers qui voient leur monde s’effondrer n’hésitent pas à affronter la police. Cette lutte des sidérurgistes reste mythique. La CFDT issue des années 1968 préconise des actions violentes comme des occupations et même des attaques de commissariat [enfin, ça c’est à Longwy, pas à la conf’]. La CGT délaisse un moment son stalinisme pour laisser place à l’expérience d’une #radio pirate : Lorraine Cœur d’Acier. Le 23 mars, la manifestation devient une véritable insurrection ouvrière. L’émeute ne s’inscrit pas dans une optique de revendication syndicaliste mais permet une ouverture des possibles et des rencontres, y compris érotiques.

     

    Lilith Jaywalker revient sur ce contexte de la manifestation du 23 mars et de l’#autonomie désirante. « Tout était prétexte à faire dégénérer les cortèges, des rassemblements plan-plan, ou encore des concerts payants », décrit Lilith Jaywalker. Le 23 mars réunit la fraction la plus révoltée de la classe ouvrière et la jeunesse émeutière, deux composantes du prolétariat que les bureaucraties syndicales tentent de séparer et d’opposer.