Nidal

“You know what I did? I left troops to take the oil. I took the oil. The only troops I have are taking the oil, they’re protecting the oil. I took over the oil.”

  • L’économie de rente et la fabrique des mouvances islamiques :

    Cette économie de rente qui paralyse l’industrialisation aboutit à une concentration massive de fortune au sein de quelques groupes d’affaires proches du pouvoir, d’un côté, et à la fabrication du chômage des jeunes, de l’autre. On ne s’étonnera pas dans ces conditions de la facilité avec laquelle les mouvances islamiques peuvent recruter chômeurs et pauvres, tous exclus d’une modernité introuvable en l’absence d’industrialisation qui seule peut fournir suffisamment d’emplois décents, correctement rémunérés. Cela sera d’autant plus facile que les sociétés arabes seront quadrillées d’ONG humanitaires islamiques qui ont su pénétrer tous ces milieux d’exclus, urbains ou ruraux. 

    Le fait que toutes ces questions majeures ne soient pas assez prises en compte dans les analyses de la vie politique arabe et de la pensée arabe, laquelle tente de surmonter toutes les contradictions dans laquelle vivent ces sociétés, contribue largement à l’insipidité et la répétitivité de nombre d’écrits des dernières décennies, de source arabe ou non. Ces écrits, en effet, tentent souvent de décrypter l’« esprit arabe » dans des invariants de nature anthropologique. Ils ont ainsi contribué à répandre en priorité les thèses des mouvances islamiques, comme étant celles qui représenteraient le mieux la psychologie collective arabe. De la sorte, ils ont totalement marginalisé la riche pensée nationale arabe et critique, ouverte sur les universaux de la modernité, voire lui ont à tort attribué les désordres et dérives autoritaires des régimes arabes, pour installer comme sujet d’étude quasi exclusif l’islam dit politique et ses différentes mouvances.

    Georges Corm, Pensée et politique dans le monde arabe