Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • « La "#croissance verte" est une mystification absolue »
    â–șhttp://reporterre.net/La-croissance-verte-est-une-mystification-absolue

    Cette expression est avant tout un pied-de-nez Ă  la « high tech », au mirage des technologies salvatrices. Dans ce livre, je pose les questions fondamentales suivantes : pourquoi produit-on ? Que produit-on ? Et comment produit-on ? Mon propos est de dire que l’on pourrait d’ores et dĂ©jĂ  produire moins sans que notre qualitĂ© de vie en pĂątisse, bien au contraire. Par exemple, on pourrait supprimer le million de tonnes de prospectus publicitaires qui sont distribuĂ©s chaque annĂ©e. On pourrait Ă©tendre le rechapage des pneus Ă  tous les vĂ©hicules, comme cela se fait dĂ©jĂ  pour les avions et les camions. On pourrait rĂ©tablir la consigne pour les emballages et favoriser la vente en vrac. On pourrait progressivement limiter la vitesse maximale, brider les moteurs, interdire les voitures trop puissantes. La voiture « propre » n’existe pas, mais en attendant de tous enfourcher un vĂ©lo, la voiture Ă  1 litre au 100 km est Ă  portĂ©e de main. Simplement, elle fait 500 kg et ne dĂ©passe pas les 80 km/h, ce qui suffirait pour une large part des besoins de dĂ©placement.

    En mĂȘme temps, il faut pousser l’éco-conception au maximum. Il faut que les produits que l’on utilise tous les jours soient plus facilement rĂ©parables, rĂ©utilisables, modulaires, Ă  plus longue durĂ©e de vie, constituĂ©s d’un seul matĂ©riau plutĂŽt que de matĂ©riaux composites, etc. Il faut accepter d’avoir des produits un peu moins performants, lĂ©gers, esthĂ©tiques.

    Enfin, la façon dont on produit ces biens est Ă©galement cruciale. Aujourd’hui, l’organisation industrielle mondiale est telle que quelques usines fabriquent des quantitĂ©s phĂ©nomĂ©nales de produits. La part du travail humain se rĂ©duit toujours plus, au profit de la mĂ©canisation, des robots et bientĂŽt des drones. Au contraire, il faut relocaliser une partie de cette production, retrouver l’échelle du territoire, des petites entreprises, des ateliers, de l’artisanat, d’un tissu industriel et commercial Ă  l’échelle de l’Homme.

    Se pose alors inĂ©vitablement la question – Ă©pineuse mais inĂ©vitable – du protectionnisme et de l’échelle des territoires Ă  protĂ©ger. Soyons lĂ  aussi rĂ©alistes : comment une industrie chimique locale, nationale ou mĂȘme europĂ©enne, aux normes environnementales Ă©levĂ©es et intĂ©grant pleinement un coĂ»t du carbone, pourrait-elle rĂ©sister Ă  l’industrie des gaz de schiste amĂ©ricains, ou au gaz « gratuit » du Qatar ? Comment des Ă©levages de taille moyenne pourraient-ils concurrencer la production brĂ©silienne et les poulets trempĂ©s dans le chlore ? La logique du « consomm’acteur » ne suffira pas, il faut se donner les moyens rĂ©glementaires et normatifs de faire Ă©merger et prospĂ©rer des solutions plus vertueuses.