• Palantir, la discrète start-up financée par la CIA | Silicon 2.0
    http://siliconvalley.blog.lemonde.fr/2015/06/25/palantir-la-discrete-start-up-financee-par-la-cia

    Onze ans après sa création, Palantir Technologies entretient toujours la même culture du secret. Car ses outils, qui permettent d’analyser d’immenses quantités de données, sont utilisés au sommet du système de défense et de renseignements de l’Etat américain. Selon un document interne publié en début d’année, la CIA, la NSA et le département de la sécurité intérieure font ainsi partie des clients de la société. Tout comme les Marines, l’armée de l’air, les opérations spéciales et le FBI.
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    Palantir, dont le nom est tiré du Seigneur des Anneaux, a été lancée en 2004 à l’initiative de Peter Thiel, co-fondateur et ancien directeur général de PayPal, le système de paiement en ligne. Trois ans après les attentats du 11-Septembre, il souhaite alors mettre à profit la puissance des algorithmes informatiques pour déjouer de futures attaques terroristes. Le projet séduit la CIA. L’agence américaine de renseignements injecte deux millions de dollars dans la start-up par le biais d’In-Q-Tel, sa branche d’investissements à but non lucratif.

    Les années qui suivent sont consacrées au développement de la plate-forme technologique qui collecte d’innombrables données, les analyse puis établit des liens pertinents entre elles.
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    En 2011, d’abord, une des ses présentations détaillant des mesures pour faire taire Wikileaks est publiée en ligne par le réseau Anonymous, forçant M. Karp à s’excuser. Deux ans plus tard, la société est associée aux révélations sur les pratiques d’espionnage massif de la NSA. Elle nie alors toute implication.

    Mais Palantir reste toujours muet sur la portée réelle de ses capacités d’analyse. Quand l’entreprise communique, c’est essentiellement pour rassurer le public sur le respect de la vie privée. Elle assure avoir mis en place des garde-fous pour limiter la diffusion des nombreuses données personnelles qu’elle collecte. Mais ces derniers ne sont pas obligatoires : c’est aux clients de décider s’ils souhaitent les utiliser. Ses dirigeants assurent également ne pas mettre leurs outils dans n’importe quelles mains. Ils affirment, par exemple, avoir refusé de travailler avec le gouvernement chinois et avec l’industrie du tabac.