L’Afrique, une « terre inconnue » pour Google Maps
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Le « blanc de la carte » ferait-il son retour sur #Google_Maps ? Baraka est certes un cas extrême mais pas une exception. L’Afrique reste encore à la marge des cartes du géant américain, et nombreuses sont les routes mal tracées, les chemins ne menant nulle part, les villes, villages, rues, quartiers absents ou mal placés, les bâtiments officiels, hôpitaux, centres de police, station de bus et commerces oubliés. Avec 650 millions d’unités, l’Afrique a pourtant devancé les Etats-Unis et l’Europe en nombre de mobiles. Partout sur le continent, on s’empare des cartes de Google.
« Là où il n’y a pas d’argent, il n’y a pas de carte », analyse ainsi Jerry Brotton. Pour cet historien spécialiste de la cartographie, le temps ou la sécurité n’entrent pas en ligne de compte. « Google Maps est uniquement motivé par des impératifs économiques et commerciaux, assure-t-il. Quand vous faites une recherche, on vous suggère tout de suite un restaurant, une boutique. »
En matière de cartographie, le moteur de recherche américain n’a en tout cas rien inventé. « En Afrique, Google fait juste comme on a toujours fait », constate Camille Lefebvre, chargée de recherche au CNRS, membre de l’Institut des mondes africains (IMAF) et spécialiste des territoires et des frontières en Afrique. Aujourd’hui, comme il y a 600 ans avec les premiers explorateurs, les cartes de l’Afrique se focalisent sur des régions qui ont un intérêt économique. « La cartographie n’est pas une discipline altruiste, mais pragmatique », insiste la chercheuse.